Les faux-monnayeurs, le banquet était achevé, Emmène-moi, André Gide, Edouard, Passavant, Jarry
En 1925, Gide publie ce qu'il considère comme son premier roman sous le titre: Les faux-monnayeurs. Il y décrit les relations et la vie d'un écrivain et deux adolescents le temps d'un été et d'un automne. Le passage que nous allons analyser se situe dans la troisième partie du roman, il s'ouvre sur la fin du banquet littéraire des Argonautes et se ferme sur le départ d'Olivier qui va habiter chez Édouard. Nous tenterons de faire le commentaire littéraire de son extrait en distinguant trois mouvements principaux.
[...] Le lecteur qui sait les relations qui peuvent unir Laura à Édouard mais aussi à Sarah qui est présente, comprend que la confrontation est bel et bien présente bien que le ton de la conversation soit calme et que le sujet de discussion paraisse tout aussi anodin. Comme dans un réel défi, le narrateur parle d'une «manche» qui serait à gagner et décrit les forces et les intentions en présence. Ainsi Passavant est décrit: «il maniait à merveille le dédain, le mépris, la condescendance». [...]
[...] Son attitude apparaît «ridicule» mais sa réputation de grand tireur fait craindre une catastrophe. On fait alors éteindre les lumières par Édouard, et c'est comme si dans l'obscurité tous les problèmes se règlent. Cette obscurité semblent venir en opposition à cette chaleur suffocante et donc à la grande lumière qui régnait lors du commencement de l'intrigue et notamment de l'incipit. Lorsque la lumière revient toutes les situations ont changé: Sarah et Bernard s'embrassent (nouvelle relation que l'on ne peut pas qualifier d'amoureuse mais peut-être plus de sexuelle, d'attirance), la balle a été tirée, Olivier qui ressent de la jalousie pour ses deux amis se relève et Dhurmer remarque qu'il est saoul. [...]
[...] Un élément vient troubler la joute: Jarry, contemporain de Gide et écrivain de la pièce de théâtre Ubu Roi arrive. On peut considérer que c'est cette arrivée qui marque le commencement du deuxième mouvement de l'extrait que nous étudions. Malgré le fait que Jarry soit talentueux, il est décrit comme un ivrogne et son livre ne semble apprécié que parce que le public n'aime pas sa pièce. Encore un type de romancier nouveau qui vient s'opposer aussi bien à Édouard qu'à Passavant. [...]
[...] On accède alors à ses pensées, hantées par la découverte de son «aveuglement» et de son amour aussi bien pour Édouard que pour Bernard qui ne lui permet pas leur «mésestime». Il prend alors conscience de son dégout pour le comte de Passavant et un événement vient confirmer son sentiment. En effet, celui-ci s'affiche avec Sarah pour essayer de faire taire les rumeurs de sa relation avec Olivier. Ce dernier lui arrache une bouteille d'alcool des mains et poussé par les reproches de Édouard, la communication impossible, la mésestime qu'il ressent et le comportement de Passavant, il boit au point de devenir ivre. [...]
[...] Tout d'abord, c'est la première rencontre de l'œuvre entre Édouard et Passavant, les deux romanciers si opposés. Puis, c'est la rencontre avec Jarry, contemporain de Gide. Enfin, c'est le pivot de l'œuvre qui permet à Olivier de quitter la sphère d'influence de Passavant pour aller au près Édouard. Dans un premier temps, la fin du banquet des Argonautes est marquée par l'arrivée de Édouard et de Bernard. Mais l'élément fort de ce commentaire c'est la première rencontre ou plutôt la première confrontation entre le comte de Passavant et Édouard. [...]
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