André Gide a déjà écrit de nombreuses oeuvres de fiction quand il publie, en 1925, Les Faux-monnayeurs, dont il dit qu'il constitue à ses yeux son premier « roman ». L'ambition de l'auteur est de révolutionner le genre romanesque avec ce texte.
Dans le journal d'Édouard, inséré dans le roman, ce dernier écrit : « Je commence à entrevoir ce que j'appellerais le "sujet profond" de mon livre. C'est, ce sera sans doute, la rivalité du monde réel et de la représentation que nous nous en faisons ».
[...] Les Faux-monnayeurs - André Gide (1925) - Comment peut-on justifier le titre de ce roman ? André Gide a déjà écrit de nombreuses œuvres de fiction quand il publie, en 1925, Les Faux-monnayeurs, dont il dit qu'il constitue à ses yeux son premier roman . L'ambition de l'auteur est de révolutionner avec ce texte le genre romanesque. Dans le journal d'Edouard, inséré dans le roman, ce dernier écrit : Je commence à entrevoir ce que j'appellerais le sujet profond de mon livre. [...]
[...] Vincent abandonne son amante Laura alors qu'elle est enceinte, dilapide l'argent de sa mère, et finit par tuer sa maîtresse Lady Griffith, elle-même frivole et superficielle. Georges est un jeune garçon calculateur qui devient sous l'influence d'un camarade comparse de Passavant (Struillou) un délinquant. Il participe au trafic de fausse monnaie et au meurtre de Boris, organisés par l'adolescent pervers, Ghéridanhisol. Armand, jeune homme cynique, accepte de travailler pour Passavant. Mais ce ne sont pas seulement ces jeunes gens qui sont des faux-monnayeurs , c'est la société tout entière. [...]
[...] Il écrit par exemple : Je ne nie pas qu'il y ait, de par le monde, des actions nobles, généreuses, et même désintéressées ; je dis seulement que derrière le plus beau motif, souvent se cache un diable habile et qui sait tirer gain de ce qu'on croyait lui ravir. Le réel est donc le résultat d'une fraude, une illusion. Certains personnages du roman en ont conscience, par exemple Bernard : Je voulais vous demander, Laura, dit Bernard, pensez-vous qu'il n'y ait rien, sur cette terre, qui ne puisse être mis en doute ? [...]
[...] Le titre Les Faux-monnayeurs est donc bien plus que l'annonce d'une intrigue romanesque. Gide a l'ambition, grâce à son roman, de dénoncer la fausseté en toutes choses : Comme si chacun de nous ne jouait pas, plus ou moins sincèrement et consciemment. La vie (...) n'est qu'une comédie . Mais aussi, par la forme polyphonique complexe qu'il adopte, il souhaite mettre en question le style romanesque traditionnel, qu'il juge, par ses choix excessivement réalistes , voué à une vision illusoire de l'Homme. [...]
[...] A commencer par le monde des adultes, notamment des pères, Profitendieu, Molinier, le père de Sarah. Ce dernier prétend par exemple avoir arrêter de fumer sans difficultés grâce à sa volonté , tandis que son journal intime révèle ses souffrances et son incapacité à cesser. L'hypocrisie et les mensonges, petits et grands, règnent partout. La plupart des personnages parlent faux, n'osent pas dire ce qu'ils pensent, affabulent. Un débat littéraire sous-jacent Parallèlement à l'intrigue romanesque, un débat sur la littérature se développe tout au long du roman. [...]
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