pièce de théâtre, Marivaux, Les Fausses Confidences, amour, classe sociale, sentiments, Académie française, dramaturgie, siècle des lumières, mensonge, Commentaire d'oeuvre
Araminte, une bourgeoise veuve, se trouve poussée par sa famille et la perspective d'un procès à épouser le Comte Dorimont, qu'elle n'aime pas. Dans le même temps, Dorante, amoureux d'elle, se fait engager comme intendant à son service et la sert le plus loyalement du monde. Il peut compter sur Dubois, son ancien domestique, aujourd'hui au service d'Araminte pour parvenir à ses fins, c'est-à-dire la marier. Dubois a prévenu la veuve des sentiments que lui porte son nouvel intendant, mais malgré cela, elle lui renouvelle sa confiance.
[...] Il comprend que le stratagème qu'elle a ourdi pour qu'il lui révèle ses sentiments amoureux passe par cette épreuve douloureuse. Ainsi il nous déclare « Ne serait-ce point aussi pour m'éprouver ? » suivi d'un « Dubois ne m'a averti de rien » ce qui nous indique qu'il pense en plus que tout ce qu'il vient de se passer était une idée de Dubois qui ne l'avait pas mis au courant. Au début de la scène, les sentiments de Dorante sont tus d'abord par la surprise de l'annonce, puis ils se traduisent par les arguments qui pourraient éviter le mariage et ses tremblements et enfin il les fait se taire après avoir compris le stratagème d'Araminte. [...]
[...] Les Fausses Confidences, Scène 13, Acte II Marivaux (1737) En quoi la fausse confidence d'Araminte est-elle un mal nécessaire afin qu'elle et Dorante puissent célébrer un jour un mariage d'amour ? « Les fausses confidences sont une des œuvres les plus complexes et abouties de Marivaux », c'est du moins ce que publiait le Mercure de France, un ancien journal de critique littéraire, à la création des Fausses Confidences en 1738. Son auteur, Pierre Carlet de Marivaux, est un auteur français du début du XVIIIe siècle, qui a connu ses heures de gloire sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV et sous la Régence du Duc d'Orléans. [...]
[...] Ainsi s'il n'a plus le travail qui l'avait fait rentrer au service d'Araminte, il va moins sentir la nécessité qu'a sa maîtresse de lui. Mais cela n'est rien par rapport à la seconde nouvelle qui doit le bouleverser : « votre mérite [les assiduités du Comte] la détermine [au mariage] ». Ainsi il apprend au détour d'une phrase que la femme qui est la cible de tous ses désirs et espoirs en aime un autre du moins c'est ce qu'elle lui fait croire. [...]
[...] Mais malgré ce qu'il croit être la déception de tous ses espoirs et en pleine Bérézina il essaye de garder la tête haute et de ne rien laisser transparaître de sa détresse notamment en continuant malgré tout à obéir aux ordres de sa maîtresse. Cependant, il n'y arrive pas assez pour maîtriser son corps qui adopte de légitimes réactions visibles de tous et qui vont toucher Araminte sans la perturber dans ses plans comme nous avons précédemment vu. Les réactions affectent sa locution : la simple répartition du temps de parole nous indique que c'est bien Araminte qui domine cet échange : tandis qu'elle dicte et ordonne à Dorante, ce dernier ne répond que par des réponses laconiques et spontanées. [...]
[...] Dans notre scène, le stratagème est à l'initiative d'Araminte pour faire avouer à Dorante ses sentiments amoureux. Cependant, la voie qu'elle choisit est particulièrement cruelle et douloureuse pour les deux : tandis que lui souffre péniblement de l'affabulation dont elle est l'auteur, elle souffre d'avoir à le faire souffrir. Finalement, ce stratagème ne marche pas immédiatement dans la mesure où il ne révèle rien, mais participera à l'aveu d'un amour réciproque quelques scènes plus tard. L'on comprend bien maintenant les mots du Mercure de France quand il décrit cette œuvre : Marivaux excelle dans l'art de rendre les choses complexes avec de fausses confidences et ses idées et son art s'accordent si bien avec le récit qu'on peut dire qu'il est vraiment abouti. [...]
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