Théâtre médiéval, Moyen-âge, Le Discours du fou, La Farce du Cuvier, Le Jeu de la feuillée, La Farce de Maître, Jean-Michel Fritz, Adam de la Halle, Pierre Pathelin, société médiévale, folie, théâtre
Le théâtre naît en France pendant le Moyen Âge dans un cadre liturgique. Le théâtre médiéval s'affirme du XIe siècle à la fin du XVe siècle, bien que l'on joue toujours des pièces médiévales pendant la Renaissance.
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Les oeuvres étudiées suivantes : La Farce du Cuvier (éditée par M. Rousse en 1971), Le Jeu de la feuillée d'Adam de la Halle (1276) ainsi que La Farce de Maître Pierre Pathelin ; seront analysées sous différents axes. Dans un premier temps, l'étude soulignera comment le théâtre et la folie s'inscrivent dans la société médiévale. Ensuite, elle démontrera en quoi la folie est un outil du théâtre. Notre analyse se terminera en démontrant comment la folie s'autonomise dans le cadre du théâtre.
[...] Mais, à l'image même de la relation de nécessité entre la folie et la religion, la folie et le théâtre nourrissent un échange d'intérêt. L'un est utile à l'autre. La folie constitue une infinité de ressources dans laquelle le théâtre peut puiser librement. Selon Claire Lavenant, c'est dans l'envie de sortir du sérieux de la religion que le théâtre est redevenu profane, et par conséquent c'est ainsi que la folie est née : afin de divertir. Le Jeu de la Feuillée est la pièce qui se détache des textes sacrés. [...]
[...] Le théâtre est alors intéressé par la folie et l'utilise tel un outil. Cependant, la folie use du cadre théâtral afin de s'autonomiser. Par le langage, la folie joue son propre rôle et devient une entité créatrice de littérature. La folie est celle qui permet au théâtre d'avoir un pouvoir cathartique sur les spectateurs. Ainsi, le théâtre peut perdurer dans le temps et se détacher du calendrier religieux. Afin d'atteindre leurs objectifs propres, la nature des relations entre la folie et le théâtre répond donc à une nécessité réciproque. [...]
[...] Toutes ces définitions s'appliquent à travers la littérature de manière non pas opposée mais complémentaire. L'analyse démontrera par la suite comment la littérature traite la perception de la folie. Les textes étudiés rendent compte de l'ensemble de ces folies. Maître Pathelin joue une folie primitive non loin de la démence, mais le comique de cette pièce se révèle plutôt psychologie. La Farce du Cuvier répond exactement à la définition de ce qu'est une farce, avec tous les éléments que cela implique. Le dervé du Jeu de la Feuillée est clairement un fou clinique. [...]
[...] On y retrouve alors tous les éléments propres au burlesque et au grotesque lors de cette période de carnaval. Tout d'abord, le grotesque s'illustre par la structure en inversion telle que le souligne Thierry Boucquey dans sa citation : « Le monde qu'établissent les fous fonctionne du principe d'un code du contraire ». Il y a l'inversion du haut et du bas corporel, comme dans la Farce de Maître Pierre Pathelin au vers 887 « ma couille ». Cette inversion est démontrée aussi par la présence du vocabulaire scatologique et régressif. [...]
[...] Toujours dans la Farce de Maître Pierre Pathelin, le drapier qualifie la folie de Pathelin par le vers 937 « Il ne parle pas chrétien, ». LaHarie précise alors qu'il y a un autre type de fous qui comprend les mendiants et les reclus de la société. Ils cherchent dans la religion quelque chose que celle-ci ne peut leur offrir. Ils sont alors atteints de « sainte folie ». La définition de la folie perçue au Moyen Age peut se compléter grâce à l'auteur de notre citation Jean-Michel Fritz, qui souligne trois catégories de folie. [...]
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