Fantasio, Alfred de Musset, déguisement, satire sociale, personnage, apparence, Marinoni, Prince, costume, comédie sociale, comique de situation, comique de geste, comédie, société, quiproquo, satire
La scène 3 de l'acte II de Fantasio donne à voir un échange vif entre le Prince et son aide de camp, Marinoni. Le Prince, en effet, n'apprécie pas que Marinoni joue son rôle lorsqu'ils échangent leurs costumes. La scène se caractérise donc par une tonalité comique, de même que par un portrait politique de la société, réalisé au travers de la dispute des deux personnages. Dans cette perspective, nous nous demanderons ici dans quelle mesure le comique sert, par l'entremise du déguisement, à réaliser une satire de la société et de ses apparences.
[...] Le comique vient ici du fait que le Prince ne semble pas comprendre que pour que leur plan réussisse, il faut qu'il accepte de se soumettre à cette comédie. Comme le rappelle son aide de camp, les conséquences de ce plan sont « la suite nécessaire du rôle supposé [que le Prince] joue ». B. Le comique de geste Ce comique de situation est renforcé par un comique de geste à la fin de la pièce, quand le Prince exige de son aide de camp qu'il reprenne sa vraie position sociale : « Rends-moi mon habit ». [...]
[...] Fantasio, Acte II, Scène 3 - Alfred de Musset (1833) - Dans quelle mesure le comique sert, par l'entremise du déguisement, à réaliser une satire de la société et de ses apparences ? Introduction La scène 3 de l'acte II de Fantasio donne à voir un échange vif entre le Prince et son aide de camp, Marinoni. Le Prince en effet n'apprécie pas que Marinoni joue son rôle lorsqu'ils échangent leurs costumes. La scène se caractérise donc par une tonalité comique, de même que par un portrait politique de la société, réalisé au travers de la dispute des deux personnages. [...]
[...] Ainsi, alors que la plupart des répliques de Marinoni tentent d'expliquer la raison du quiproquo (« ce mauvais compliment s'adressait à l'aide de camp et non au prince »), celles du Prince ne montrent aucune progression : il continue d'exprimer sa colère (« cela n'est point pardonnable »). Autrement dit, il s'agit davantage d'une remontrance que d'une dispute équilibrée. B. La raison de la colère du Prince : un quiproquo Or ces échanges sont motivés par le fait que le Prince, qui a confié à son aide de camp le soin de jouer son rôle pour charmer la princesse Elsbeth, tolère mal de jouer sa fonction d'aide de camp. [...]
[...] La toute-puissance des seigneurs En réalité, cette scène et le comique qui en ressort servent à tisser une satire de la société. En effet, le Prince y est moqué car il ne semble pas capable d'accepter les conséquences de sa propre idée : échanger de rôle avec une personne lui étant inférieure de rang. Le prince ne comprend en fait que le premier degré : quand son aide de camp lui rappelle qu'il s'agit d'un jeu, il ne décolère pas (« je voudrais bien qu'un maraud comme toi se mêlât de me donner des ordres »). [...]
[...] Conclusion Ainsi, la scène 3 de l'acte II de Fantasio donne à voir, sous l'apparence d'une scène comique, une critique acerbe de la société et de ses codes. Grâce au rire, Musset dénonce avec légèreté l'absurdité des rôles et de la hiérarchie sociale dans lesquels une personne puissante peut agir selon son bon vouloir. Ici, le déguisement permet de déployer à la fois le comique et la satire, de sorte que cette scène constitue une sorte de mise en abîme : le théâtre est représenté par le théâtre lui-même. [...]
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