Commentaire composé du Chapitre 1 de L'Assommoir d'Emile Zola.
[...] Ils arrivent tôt le matin pour travailler dans la capitale. Ils marchent à pied et forment une masse uniforme dans laquelle Gervaise a bien du mal à reconnaître celui qu'elle cherche. Le narrateur souligne le nombre de ces ouvriers en utilisant le champ lexical de l'infini : interminable ininterrompu sans fin continuellement »44. Il emploie aussi la métaphore du fleuve couler le flot mares se noyait »44. Plus discrètement, il y a aussi l'image des bêtes : un piétinement de troupeau »39. [...]
[...] Il construit la réalité qu'il donne à lire comme un véritable créateur. En même temps, le symbolisme des lieux rejoint sa conception de la société : le personnage est déterminé par ses origines, son milieu et les lieux occupés par ce milieu. cf. [...]
[...] Zola souligne la misère du quartier. Il consacre plusieurs lignes à l'hôtel Boncoeur. Les termes dépréciatifs montrent qu'il est en mauvais état, persiennes pourries vitres étoilées moisissure du plâtre tombé par morceaux (11-15). On peut à peine lire l'inscription qui y figure. Il y a l'idée de décrépitude, de décomposition dans ces indications. De même, les coins des murs près de l'octroi sont pleins d'humidité 4. Zola suggère la saleté, le côté répugnant de l'endroit. Les abattoirs dégagent une odeur fauve de bêtes massacrées il y de l'ordure dans les coins. [...]
[...] Le petit peuple y finit souvent sa vie. Gervaise refusera d'y mettre Coupeau après son accident mais il mourra quand même d'éthylisme à l'hôpital Sainte Anne. Ainsi, le quartier porte en lui les signes prémonitoires de l'avenir de celle qui le contemple : la maladie et la mort. [Ccl] Ainsi, ce texte de description permet de situer le cadre de l'action et de découvrir le personnage principal. Au-delà de son aspect réaliste, la narration comporte un travail d'artiste qui joue avec les différents sens et avec les symboles, qui amorce aussi l'utilisation de l'esthétique impressionniste qu'on retrouve dans d'autres passages de l'œuvre. [...]
[...] Le narrateur parle d'une grande lueur, une poussière de soleil Zola fait donc appel à plusieurs sens pour rendre compte de la réalité. En y regardant de plus près, on décèle ici et là dans le passage une fusion des sens, une sorte de synesthésie : entre l'odorat et la vue : l'odeur des abattoirs est fauve 21, entre la vue et l'ouïe : la poussière de soleil pleine du grondement matinal de Paris »34. B. Au passage, le texte indique aussi le milieu dans lequel va se dérouler l'action. Il s'agit du petit peuple parisien. [...]
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