Fables, fable 14, Discours à Monsieur le Duc de La Rochefoucauld, La Fontaine, thèse, cartésien, fable des lapins, comparaison directe avec l'homme, Descartes, animaux, apologue, Olympe, critique des hommes
Pour citer Descartes, « Les bêtes n'ont pas seulement moins de raison que les hommes, elles n'en ont point du tout ». Le philosophe expose ici sa théorie de « l'animal-machine » selon laquelle les animaux ne disposent pas de la pensée, agissent uniquement par instinct, et donc par conséquent ne ressentent rien. L'homme, quant à lui, fait appelle à sa conscience, et donc à sa raison avant d'agir, ce dont l'animal serait incapable. Plus tard, La Fontaine brisera l'égo des cartésiens lorsqu'il écrira ses fables, dans lesquelles il utilise les animaux pour critiquer les hommes, faisant preuve d'anthropomorphisme. En 1678, Dans son discours à monsieur le Duc de La Rochefoucauld, fable 14 du livre X, il ira même jusqu'à établir une ressemblance entre l'homme et l'animal, pour le moins honteuse.
[...] « Le roi de ces gens-là, n'a pas moins de défauts que ses sujets » affirme t-il ensuite. On note ici deux périphrase, celle du roi qui désigne l'homme, puis celle des sujets qui désigne les animaux. La Fontaine ne conteste donc pas la souveraineté attribuée à l'homme dit l'espèce la plus noble, le meilleur des animaux humanisés, mais il semble cependant s'en moquer, puisqu'il affirme que l'homme, bien que supérieur à l'animal, partage ses défauts. Puis, lorsqu'il déclare « et la nature a mis dans chaque créature quelques grain d'une masse où puissent les esprits ; j'entends les esprits corps, et pétris de matière. [...]
[...] A partir de ces deux exemples, soit celui du lapin chassé et de l'homme qui fait naufrage, le fabuliste ôte toute issue de secours à son lecteur qui jusqu'ici refusait d'admettre que « l'homme agit, et qu'il se comporte, en mille occasions, comme les animaux ». Ainsi, la thèse de La Fontaine dans ce récit est bel et bien que l'homme et l'animal partagent beaucoup de points en communs, même des défauts comme celui de ne tirer aucune leçon de ce qui nous arrive à nous ou à nos proches. [...]
[...] Pour poursuivre cette thèse selon laquelle nous sommes peu différents des animaux, il convient de s'intéresser au livre « la libération animale » de Peter Singer qui dénonce dans son œuvre le spécisme. [...]
[...] Alors comment La fontaine prouve-t-il la thèse qu'il avance dans cette fable ? Nous verrons d'abord que la thèse est clairement annoncée au début du texte, puis que comme à son habitude, La Fontaine utilise une fable pour imager ses propos, pour finir par comparer directement l'homme à l'animal. Le début de la fable annonce clairement la thèse du fabuliste selon laquelle l'homme peut être comparé à l'animal en raison d'une similitude dans leur comportement, plus spécialement dans leurs défauts. [...]
[...] Dans une phrase de transition, il annonce au vers 9 « Je vais prouver ce que je dis. » Intéressons nous dès lors à cette supposée similitude de comportement chez l'homme et l'animal, en analysant la fable que La Fontaine utilise pour soutenir ses propos. Comme à son habitude, La Fontaine utilise le genre de la fable aussi appelé apologue pour prouver ses propos, soit ici l'homme agit et se comporte comme les animaux : il choisit, pour illustrer sa conviction, l'exemple des lapins. [...]
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