Petit dossier sur les fables en générale et les fables de La Fontaine. Qu'est-ce qu'une fable ? D'où vient-elle ? Qu'en a fait Jean de La Fontaine ? En quoi renouvelle-t-il le genre de la fable ? Comment s'y prend-il pour les raconter et intégrer une morale ? Quel rôle joue la satire sociale ?
[...] La grande nouveauté de ses Fables réside dans l'importance accordée au récit. La morale était la colonne vertébrale de l'apologue ésopique, le récit n'ayant qu'une fonction secondaire, d'illustration. Chez La Fontaine, au contraire, celui-ci se développe considérablement par rapport à la morale, qui, loin de rester la seule finalité de la fable, en devient plutôt le prétexte. Ainsi, les canevas des fables d'Esope se transforment en véritables petites scènes de genre, le plus souvent teintées d'humour. III) L'Art de raconter Jouant sur l'alternance irrégulière de différents mètres (octosyllabes et alexandrins par exemple), utilisant des effets complexes de rythmes, d'assonances et de rimes, La Fontaine se sert de toutes les ressources de la forme versifiée pour dynamiser le récit, lui donner l'allure naturelle d'un conte, à mi-chemin entre prose et poésie. [...]
[...] Il invite le lecteur à lire la fable comme un jeu, et à prendre ses distances avec toute tentation de moralisme. La morale elle-même se trouve parfois dans la bouche d'un personnage, comme par exemple dans la fable L'oiseau blessé d'une flèche Mais surtout le fabuliste se met lui-même en scène sur le théâtre de ses fables, prenant le lecteur à parti, nourrissant certains des récits d'expressions personnelles. IV) La satire sociale La Fontaine adresse à la société, en image et en discours, la figure d'un monde imaginaire, reflet voilé et plein de grâce du monde dur, féroce et cruel de la société des hommes. [...]
[...] II) En quoi La Fontaine renouvelle-t-il le genre de la fable ? La Fontaine voyait dans la fable la possibilité de pratiquer une poésie naturelle, spontanée, pleine d'élégante simplicité, qui puisse trouver un public autre que celui des enfants. Il adapta les fables d'Esope, de Phèdre ainsi que celle de Bibpay en les innovant de façon magistrale. Dès la publication du premier livre des Fables, une véritable mode fut lancée : Il n'y a pas d'instruction qui soit plus naturelle et qui touche plus vivement que celle-ci écrivit l'académicien Furetière en 1671. [...]
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