En 1968, La Fontaine publiait ses Fables, qui visent à donner, sous forme allégorique et ludique, un enseignement moral. "Le Cierge" (livre IV) relate les aventures d'un cierge, déraisonnable et fou. Nous montrerons que La Fontaine construit un récit plaisant qu'il met au service de l'argumentation. Plus que la distraction, c'est la leçon qui compte.
Les Fables s'adressent au Dauphin, c'est-à-dire à un enfant. La Fontaine doit donc captiver rapidement son lecteur. Le choix du discours narratif s'avère particulièrement efficace : les verbes d'action au passé simple ("allèrent", vers 2; "se lança", vers 15), les connecteurs temporels ("Quand", vers 5 ; "Après que", vers 8 ; "Et", vers 13) ainsi que la brièveté du texte (vingt vers) assurent une progression dynamique au récit.
[...] "Les fables", Jean de La Fontaine - livre IV, "Le cierge" Introduction En 1968, La Fontaine publiait ses Fables, qui visent à donner, sous forme allégorique et ludique, un enseignement moral. Cierge» (livre IV) relate les aventures d'un cierge, déraisonnable et fou. Nous montrerons que La Fontaine construit un récit plaisant qu'il met au service de l'argumentation. Plus que la distraction, c'est la leçon qui compte. I-Le récit au service de l'argumentation A. Une narration dynamique Les Fables s'adressent au Dauphin, c'est-à-dire à un enfant. [...]
[...] Tout comme un professeur, La Fontaine a le souci de la clarté. Il propose des notes pour expliquer les mots compliqués dont il use dans son récit ; il n'hésite pas à reformuler plus simplement une idée (vers pour être bien compris d'un jeune lectorat. Enfin, il allie leçon d'histoire mythologique et leçon morale : raconter les aventures des Abeilles du Mont Hymette donne au propos un tour plus concret, moins théorique, propre à susciter l'intérêt de l'élève. La visée didactique de la fable est ainsi servie par une pédagogie de l'explication. [...]
[...] L'aveuglement de l'homme Ce que la Fontaine condamne dans Le Cierge c'est l'aveuglement de l'homme. Aveuglement, puisque le cierge n'est pas capable de raisonner correctement. Ses capacités réflexives sont moquées par la fabuliste. Les expressions hyperboliques et péjoratives pure folie (vers savait grain de Philosophie (vers ainsi que la locution dépréciative mal raisonné (vers soulignent le manque de bon sens et d'intelligence du cierge. Au lieu d'être gouverné par sa raison, c'est sa passion qui l'emporte et le condamne. envie dans la fable, rime ainsi avec folie (vers 12 et 14). [...]
[...] Si le fabuliste soigne les rouages du récit, c'est pour rendre plus efficace la leçon qu'il veut donner. L'art du récit est ainsi au service d'une visée morale. II-Le Cierge, ou la vanité punie A. Une morale explicite Cierge propose une morale, formulée de façon explicite. Cette dernière conclut en effet, sur 4 vers, la fable (vers 17-20). Le passage du passé simple, signe du discours narratif, au présent d'énonciation «ôtez-vous de l'esprit vers 17) souligne que c'est le moraliste, et non plus le conteur, qui prend la parole. [...]
[...] La périphrase pompeuse Empéocle et Cire (vers 19) résonne donc de façon ironique : l'homme se veut pilier, mais il n'est que de fumée. Poussière, tu retourneras à la poussière . C. La Fontaine pédagogue Pour rendre sa leçon plus efficace, La Fontaine se fait pédagogue. N'oublions pas que Les Fables sont dédiées à un enfant, le Dauphin. Le fabuliste n'hésite donc pas à endosser le costume du professeur. Le présent de vérité générale C'est du séjour des Dieux que les Abeillent viennent et le pronom personnel on au vers 2 Les premières, dit-on donnent au discours un ton doctoral. [...]
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