La fable de Jean de La Fontaine "Le philosophe scythe" est la vingtième fable du livre XII paru en 1693. La Fontaine admirateur de l'Antiquité s'est inspiré de l'écrivain Aulu Gelle pour la composer. Il y oppose deux conceptions de la vie. En bon épicurien, il pense qu'il y a un art de goûter la vie avec modération sans tomber dans la stupidité de l'avare où l'autorité excessive d'un indiscret stoïcien qu'est le philosophe Scythe qui en supprimant les passions nous fait cesser les passions.
Les deux protagonistes se rattachent à des références culturelles et philosophiques claires. Le philosophe est un stoïcien donc prévoyeur d'une certaine austérité doublée d'une certaine violence donc destructeur des plaisirs et agréments de la vie. Quant au sage c'est l'épicurien, homme civil qui goûte les plaisirs de la vie. On aboutit bien à deux conceptions opposées du bonheur.
[...] "Fables", Jean de La Fontaine (1693) - livre XII, fable XX, "Le philosophe scythe " 4 Introduction Cette fable de Jean de La Fontaine est la 20e fable du livre XII parue en 1693. La Fontaine admirateur de l'Antiquité s'est inspiré de l'écrivain Aulu Gelle pour la composer. Il y oppose 2 conceptions de la vie. En bon Epicurien, il pense qu'il y a un art de goûter la vie avec modération sans tomber dans la stupidité de l'avare où l'autorité excessive d'un indiscret Stoïcien qu'est le philosophe Scythe qui en supprimant les passions nous fait cesser les passions. [...]
[...] Ce sont bien les épicuriens qu'il faut suivre sinon la mort est prématurée si l'on supprime les désirs : source de vie. Conclusion Le philosophe Scythe est un récit allégorique où 2 conceptions de la vie et du bonheur s'affrontent. L'Homme est libre de son choix mais La Fontaine oriente son lecteur vers le choix de la morale épicurienne humaine et plaisante, préférable à l'intransigeance morbide des stoïciens. C'est un art de vivre agréable, fondé sur le désir tel que le préconise Molière. [...]
[...] Le sage vit dans un contexte d'Eden, heureux, serein "tranquille", "satisfait", il fait preuve de discernement et de tranquillité dans ses actes variés, réfléchis, plaisants, "ébranchait émondait, ôtait" vers 9/10 : énumération significative pas de labeur mais du bonheur. En ce qui concerne le philosophe, la situation est antithétique par rapport au sage. Les actions connotent la mort vers15/17/18/24 l'hyperbole "universel abatis". De plus, les sonorités sont cassantes "coupe, taille, tranche, tronque" ce qui renvoie une négativité destructrice. Il ne présente aucun discernement et applique systématiquement les conseils du sage. [...]
[...] Par opposition, la théorie du philosophe est intransigeante et dogmatique. Elle renvoie à la violence vers 24 "un universel abatis" à la démesure et montre une absence de sensibilité vers 25. Ces 2 conceptions permettent à La Fontaine d'élaborer une leçon universelle. III/ La lecon de la fable Les choix personnels du fabuliste sont visibles par un vocabulaire choisi positif pour le sage et péjoratif pour le philosophe donc la caractérisation des personnages est suggestive ce qui oriente le lecteur en faveur du sage avant la morale. [...]
[...] La présentation du sage vers 4 à 14 est à l'imparfait, c'est une pause dans l'action. Le récit reprend alors avec le dialogue vers 14 exprimant 2 points opposés, l'un orienté vers la vie, l'autre vers la mort. Le dialogue et le récit mettent en parallèle des actions comparables aggravées chez le philosophe. La diversité de la narration souligne les oppositions qui mettent en évidence une double conception de la vie. II/ Une double conception de la vie et du bonheur Les 2 protagonistes se rattachent à des références culturelles et philosophiques claires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture