Dans un premier temps, nous étudierons les éléments caractéristiques d'une fable, et pour commencer la forme et l'énonciation. En effet, dès le début de cette fable, Hugo semble nous renvoyer vers l'univers, car il entame son récit par "Un jour". C'est les premiers mots de beaucoup de contes merveilleux. Grâce à cette expression, en tant que lecteur, on s'imagine aller dans un monde complètement irrationnel car ce n'est pas un jour déterminé (...)
[...] Cette fable est sous la forme de vers, avec des rimes croisées comme «atroce et féroce». Cette mise en forme poétique suscite chez le lecteur un intérêt particulier. Ainsi le récit à la troisième personne met en scène un "singe" qui se "vêtît" d'une "peau de tigre" dès le vers 2 et qui prend la parole au vers 5. Tout en s'inspirant des Fables de la Fontaine, il donne à ce poème une dimension polémique que n'avaient pas les textes du fabuliste du XVIIe siècle : contrairement à ce dernier, Hugo ne cherche pas ici à illustrer un précepte, mais à déstabiliser un adversaire particulier. [...]
[...] Hugo tient dans ce récit une argumentation add hominem. Il s'attaque en effet a l'homme pour dénoncer ses actes politiques. Hugo défend les valeurs de la République face à un homme qui a mis sur pied un Empire, où le pouvoir est quasi- absolu. Ainsi l'animal choisi pour représenter Louis-Napoléon, le singe, le désigne comme le pâle imitateur de son oncle : son début de règne tient de la mascarade. Ce singe dans le texte croit pouvoir berner les siens pour avoir à manger. [...]
[...] Le titre de ce texte, «fable ou histoire» est très bien compris à la suite de l'étude de ce document. En effet, Hugo écrit ce court récit à visée morale en faisant apparaitre des animaux tout comme La Fontaine mais également l'histoire de la France à cette époque. On remarque de ce fait une croyance très forte d'Hugo dans le rôle du poète. Dans «Fable ou Histoire» nous avons découvert une fable répondant aux caractéristiques habituelles de celle ci à cette époque mais aussi un discours dénonçant le coup d'état de Napoléon III. [...]
[...] Sa présence reste très discrète. Sa mission est de réveiller nos consciences et de dénoncer ce qui doit l'être. Par sa discrétion, Hugo n'est qu'un messager divin. C'est dieu qui lui dicte ses paroles et qui fait la différence entre le bien et le mal. Ainsi le poète est la voix de la sagesse, il fait passer ses idées par l'intermédiaire de ses oeuvres. De plus on remarque que les verbes et «déchira», au passé simple donne l'impression d'un enchainement d'actions extrêmement rapide. [...]
[...] Et aussi celui du théâtre comme vêtir» ou «endosser» pour montrer la mascarade. Hugo veut nous donner une image négative de l'empereur. Ainsi, la fable est une sorte de description délirante: un monarque sadique qui tient à la fois du vampire et du cannibale: «meurtres, égorgements, carnage, ossements». Ces mots manifestent une frénésie destructrice, elle-même liée à une soif envahissante de pouvoir. Hugo fait de réelles allusions au coup d'état grâce au vers 7 s'embusqua, brigand des bois dans les épines». [...]
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