Jean de La Fontaine est un écrivain classique du XVIIe siècle. Auteur de nombreuses fables à portée morale, La Fontaine dénonce les mœurs de son époque. Il cherche à plaire tout en instruisant le lecteur et en blâmant certains travers de la société. Dans cette fable à caractère tragique et parodique, La Fontaine décrit les basses flatteries des courtisans du Roi et fait une satire de la corruption qui règne à la cour.
La fable est présentée sous l'aspect d'une pièce de théâtre dont les rôles seraient distribués selon une certaine hiérarchie et où les hommes seraient comparés à des animaux. Le lion est assimilé au roi par association d'idées. En effet, le lion, roi des animaux, prédateur, carnassier, est tout-puissant dans le monde animal. Il a pleins pouvoirs sur ses sujets et droit de vie et de mort sur eux. Il loge « dans [un antre] » (v. 13), c'est-à-dire un lieu couvert comparable au palais luxueux du Roi. Le cerf, antagoniste dans la fable, est un courtisan sans autre défense que la flatterie et le mensonge. Personnifié, le courtisan nous apparaît comme illettré ou peu instruit.
[...] Il est lui-même mis en cause par un abus de pouvoir. Dans la fable, le roi renforce le caractère divin de la monarchie en prétendant avoir les ongles sacrés (v. et par là même ne pas être en mesure de porter la main sur un traître. L'apothéose de la lionne, bien que soi-disant sainte, révèle que le roi n'est qu'un homme de par son caractère mortel. La reine est comparée aux dieux, mais n'est à aucun moment assimilée à Dieu. [...]
[...] À peine on eut ouï la chose Qu'on se mit à crier : Miracle, apothéose ! Le Cerf eut un présent, bien loin d'être puni. Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli Ils goberont l'appât, vous serez leur ami. La Fontaine, Fables, VIII Commentaire composé Jean de La Fontaine est un écrivain classique du XVIIe siècle. Auteur de nombreuses fables à portée morale, La Fontaine dénonce les moeurs de son époque. [...]
[...] En effet, il ne s'occupe pas lui-même du déroulement de la cérémonie des obsèques et n'éprouve aucune honte à rendre son chagrin public. Il exige même que ses courtisans se joignent à ses lamentations, comme s'il éprouvait du plaisir à être plaint, à ce que son chagrin soit montré de manière aussi ostentatoire. Il y a là une forme de veulerie de sa part. Il est alors averti de la traîtrise du cerf et retrouve alors toute sa bestialité et ses instincts meurtriers de fauve. [...]
[...] Le mot est utilisé pour associer le primate au verbe singer signifiant par là même que les courtisans ne sont que des imitateurs serviles du roi. Ils le flattent même s'il leur faut renier leurs propres idées. La comparaison avec le primate qui ne possède pas d'intelligence particulière et qui a souvent été considéré comme un lointain cousin de l'Homme montre que les courtisans sont incapables de penser et de se développer selon leurs propres idées. Ils ne possèdent pas de véritable dignité humaine. Le patois (v. [...]
[...] La chute est toutefois surprenante lorsque l'on découvre la vile flatterie des courtisans du roi qui se laisse tromper. La portée morale de cette fable peut nous amener à nous questionner sur l'abus de pouvoir et la flatterie mensongère. La Fontaine s'y emploie tout en se servant de la comédie satirique. Ainsi que le dit Molière, il a pour but de corriger les moeurs en riant : Castigat ridendo mores Faut- il en effet, pour contenter son prochain, mentir, tromper, flatter, au risque de renoncer à ses propres convictions, au risque de perdre toute dignité ? [...]
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