Commentaire composé semi-rédigé de la fable Le villageois et le Serpent tirée du Livre VI de Jean de La Fontaine
[...] Quand la morale intervient, à partir du vers 25, elle est déjà entièrement conditionnée par le récit : La Fontaine reprend les deux personnages de son récit et commente l'attitude de chacun, sottise du manant d'une part, et ingratitude du serpent d'autre part. Conclusion Fable qui montre quel est le dispositif des fables : un récit plus une morale, mais surtout, un récit entièrement conditionné par la morale. C'est le pouvoir des fables, avec même la possibilité de dire le contraire, selon ce que le récit prépare (cf. "L'homme et la couleuvre"). [...]
[...] Il lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt, Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père. Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire ? Tu mourras. A ces mots, plein de juste courroux, Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête, Il fait trois Serpents de deux coups, Un tronçon, la queue, et la tête. L'insecte sautillant cherche à se réunir, Mais il ne put y parvenir. [...]
[...] C'est à un sentiment d'urgence qu'obéit le villageois, "n'ayant pas à vivre un quart d'heure" suggérant sa précipitation. La transformation du serpent est elle aussi marquée par sa rapidité : la tournure "à peine . que . " insiste sur la simultanéité du réchauffement et de la cruauté du serpent. La cruauté est décrite par le terme "colère", qui est un péché capital, et qui souligne l'aveuglement du serpent dans le récit. En deux vers (15 et le serpent est ramené à la vie, progressivement : c'est d'abord la tête que l'on voit bouger dans le vers 15, puis le corps et ses mouvements dans le vers 16. [...]
[...] Le vers 2 confirme cette esquisse : si la bonté morale apparaît dans l'adjectif "charitable", et constitue le villageois en bon chrétien, la comparaison d'égalité "autant que peu sage" confirme sa sottise. Le vers qui commence "Et sans considérer" remplit la même fonction. Le serpent est lui aussi un personnage fortement connoté : il est traditionnellement associé au mal, et en particulier à la perfidie. Le serpent, c'est l'apparence que prend le Diable pour tromper Eve au Paradis et l'inciter à manger le fruit défendu. B. [...]
[...] Les circonstances sont mises en place en 4 vers, qui constituent un quatrain par le système de rimes croisées : on y trouve le lieu, les champs qui constituent "l'héritage" du paysan ; on y trouve aussi le moment, résumé à l'essentiel, l'hiver. Le froid qui s'y associe sera montré par les adjectifs décrivant l'agonie du serpent, en un vers (au vers : "transi, gelé, perclus" sont trois synonymes qui créent presque une redondance, et montrent l'intensité du froid qui a saisi le serpent. B. La rapidité caractérise l'ensemble de la scène. [...]
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