Etude analytique de la fable de La Fontaine Le Villageois et le Serpent.
[...] Les temps employés rendent compte également du déroulement de la scène. Au vers se promenant le participe présent nous décrit le personnage et indique la durée de la situation initiale. Mais au vers le passé simple aperçut introduit, par l'opposition de temps, l'élément perturbateur. Le vers transi, gelé, perclus, immobile rendu : une énumération en gradation connote l'extrême, l'agonie et donc un risque vital ! Le serpent paraît alors vulnérable (contradictoire) et le registre pathétique suscite la compassion du lecteur pour le serpent. [...]
[...] La Fontaine cherche par ce procédé, en accompagnant le lecteur, à le faire s'exclamer et manifester son indignation. Le vers 18 est par ailleurs chargé de signification : - l'antéposition de ingrat le met en valeur et souligne l'attitude du serpent contraire à la morale et à la loi - le salaire fait écho au loyer du vers 9 et insiste sur tout ce dont le serpent est redevable vis-à-vis du manant. De même au vers 19, l'antéposition du verbe au futur de certitude, tu mourras introduit le dénouement et montre la détermination du manant. [...]
[...] Enfin, et c'est en cela que La Fontaine n'aura jamais eu d'égal, la structure de cette morale en quatre vers est exactement la même que celle de toute la fable : - vers 25 : vers 5 à 13 - vers 26 : vers 14 à 16 - vers 27 et 28 : vers 17 à 24. CONCLUSION On retrouve dans cette fable l'expression de l'idéal classique qui semble tout naturellement porté par l'apologue : instruire et plaire La Fontaine utilise ici tous les moyens de la dramatisation pour divertir le lecteur. La leçon se finalise par la morale qui effectivement instruit le lecteur puisqu'elle lui suggère de bien réfléchir avant d'agir. [...]
[...] Jean de La Fontaine est l'un des fabulistes les plus connus en France. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant. C'est un apologue en vers dans lequel les animaux et les hommes à travers des histoires simples et divertissantes préparent une leçon destinée au lecteur. La fable 13 du Livre VI, Le Villageois et le Serpent illustre cette redouble efficacité de l'apologue qui, au travers de la rencontre improbable d'un manant et d'un serpent, nous invite ici à réfléchir aux rapports humains. [...]
[...] D'autant que le verbe qui conclut le vers 12, ressuscite est une hyperbole qui montre la charité du manant. Au vers le loyer métaphore pour service rendu, montre le désintéressement du manant face au serpent, ce qui appuie d'autant sa charité. Les vers 13 et 14, à peine et avec : la simultanéité du retour à la vie et de la violence de l'agression montrent un être mauvais et font du serpent une véritable menace. Les vers 15 et 16 : Il lève un peu la tête, puis siffle aussitôt Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut L'anaphore de puis connecteur logique, donne un rythme rapide qui fait s'accumuler une série d'actions vivaces et rapides. [...]
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