Commentaire composé semi-rédigé de la fable de la Fontaine issue du Livre VII et intitulée La Laitière et le pot au lait.
[...] On l'imagine soigneuse ; elle s'est bien préparée comme le montre la description de La Fontaine, en particulier les vers et 6. Les allitérations en et les assonances en du vers 1 montrent un côté sautillant et traduisent la gaieté de Perrette. Elle aime la vie car "elle allait à grands pas". Cette énergie et cette gaieté nous montrent une laitière bien sympathique ; elle l'est également pour La Fontaine : "notre laitière". Ce côté gai, la description de ses vêtements et sa démarche pourraient nous laisser supposer que Perrette est insouciante voire écervelée, ce qu'elle n'est pas du tout car après ce premier portrait, La Fontaine en dresse un second où Perrette a un certain réalisme de paysanne, comme l'indique le champ lexical de ses préoccupations : prix, argent, acheter, revendre . [...]
[...] Conclusion Il faut surtout retenir de cette fable le plaisir de l'imagination et la charmante évocation de Perrette, dont les rêves sont productifs et sympathiques. L'imagination est un agrément, encore faut-il se souvenir qu'elle n'est qu'une illusion. Pour Pascal : l'imagination est "maîtresse d'erreur et de fausseté". La Fontaine est moins négatif mais il est lucide. Le rêve de Perrette n'est pas dangereux, celui de puissance et de vanité si. Il faut savoir faire la part des choses. [...]
[...] Le rêve de La Fontaine est fait de narcissisme et de vanité : c'est le rêve de bien des êtres humains. La chute de ce rêve est bien plus vertigineuse que celle du rêve de Perrette. La planitude de sa condition est soulignée par les assonances en et par le ridicule, sans méchanceté, du "Gros-Jean" (à noter que La Fontaine se prénomme Jean). Cependant cette fin de fable a un autre sens, un sens politique : C'est une réflexion sur la position vaniteuse des rois en ce qu'elle a de chimérique, au sens de non naturelle : cela donne à réfléchir. [...]
[...] Le récit en farce en fut fait ; On l'appela le Pot au lait. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros Jean comme devant. [...]
[...] La Fontaine est aussi déçu qu'elle et nous aussi ! Voir toute la tendresse du mot "couvée". Quel dommage ! Et d'ailleurs La Fontaine prend tout de suite le relais comme si lui aussi était une laitière au pot au lait ! III) La morale La Fontaine, aux vers explique qu'il est comme elle et comme tout le monde. On attend une réponse positive à ces questions ; d'ailleurs, il élargit par la fiction et par l'histoire. On note le grondement des et des dans le vers 32 qui est un alexandrin et juste après, la laitière est associée aux grands conquérants. [...]
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