Commentaire composé semi-rédigé de la fable Le Pâtre et le Lion de Jean de La Fontaine issue du Livre VI.
[...] L'un amène un Chasseur, l'autre un Pâtre, en sa fable. J'ai suivi leur projet quant à l'événement, Y cousant en chemin quelque trait seulement. Voici comme à peu près Ésope le raconte. Un Pâtre, à ses Brebis trouvant quelque mécompte, Voulut à toute force attraper le Larron. Il s'en va près d'un antre, et tend à l'environ Des lacs à prendre Loups, soupçonnant cette engeance. Avant que partir de ces lieux, Si tu fais, disait-il, ô Monarque des Dieux, Que le drôle à ces lacs se prenne en ma présence, Et que je goûte ce plaisir, Parmi vingt Veaux je veux choisir Le plus gras, et t'en faire offrande. [...]
[...] Pour mettre en valeur cette notion, La Fontaine intercale un octosyllabe au vers 14, le laconisme de Babrias se trouvant ainsi exprimé par un vers plus court. Il établit également un système de comparaison entre les trois fabulistes, en les présentant dans l'ordre croissant de leur brièveté. La Fontaine va organiser une sorte de concours entre Esope et Babrias, et provoquer ainsi un effet d'enchâssement : la fable de La Fontaine contient deux autres fables, qui se terminent chacune par la même morale, avant que La Fontaine ne reprenne la parole dans la dernière strophe, qui correspond à sa propre formulation de la même morale. [...]
[...] La Fontaine peut aller jusqu'à la forme particulièrement brève de l'octosyllabe : deux octosyllabes alternent avec deux alexandrins. Il est toutefois à noter que ce n'est pas tout à fait une chrie, dans la mesure où la morale est donnée sous forme impersonnelle, seule l'incise "dit-il" pouvant apparenter la morale à un discours direct. Le lecteur se trouve convoqué au vers 16, avec "Experts" : c'est à lui d'apprécier l'efficacité des fables dans cette compétition. Il peut ainsi, à la fin de la fable, établir un jugement et analyser le sens de la brièveté de La Fontaine. [...]
[...] Dans le moment qu'ils tenaient ces propos, Le Lion sort, et vient d'un pas agile. Le Fanfaron aussitôt d'esquiver. O Jupiter, montre-moi quelque asile, S'écria-t-il, qui me puisse sauver. La vraie épreuve de courage N'est que dans le danger que l'on touche du doigt. Tel le cherchait, dit-il, qui changeant de langage S'enfuit aussitôt qu'il le voit. Annonce du plan Le rôle de la première strophe II) Le concours de chrie III) La morale de La Fontaine Analyse Le rôle de la première strophe Elle correspond à une réflexion générale de La Fontaine sur les fables et leur pouvoir. [...]
[...] C'est par cette raison qu'égayant leur esprit, Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit. Tous ont fui l'ornement et le trop d'étendue. On ne voit point chez eux de parole perdue. Phèdre était si succinct qu'aucuns l'en ont blâmé; Ésope en moins de mots s'est encore exprimé. Mais sur tous certain Grec renchérit et se pique D'une élégance laconique; Il renferme toujours son conte en quatre vers ; Bien ou mal, je le laisse à juger aux experts. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture