Etude littéraire de la fable de Jean de La Fontaine La Mort et le Bûcheron. Comment le fabuliste procède-t-il à la description des paysans de son temps ? Quelle moralité peut-on tirer de cette fable ?
[...] L'apologue d'Ésope dont La Fontaine s'est inspiré : LE VIEILLARD ET LA MORT Un jour un vieillard ayant coupé du bois, le chargea sur son dos. Il avait un long trajet à faire. Fatigué par la marche, il déposa son fardeau et il appela la Mort. La Mort parut et lui demanda pour quel motif il l'appelait. Le vieillard répondit : C'est pour que tu me soulèves mon fardeau Cette fable montre que tous les hommes sont attachés à l'existence, même s'ils ont une vie misérable. [...]
[...] Le soulagement qui suit la pose du fagot est suggéré par le bref silence de la césure. Mais ce soulagement est de courte durée : la réflexion s'empare du bûcheron qui songe à son malheur II/ Les pensées du bûcheron Du vers 7 au vers 12, le fabuliste restitue les pensées du bûcheron au style indirect libre. Ce sont tout d'abord deux questions rhétoriques qui montrent son malheur, détaillé plus amplement par la suite : quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ? [...]
[...] La mort et le bûcheron Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans Gémissant et courbé, marchait à pas pesants, Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée. Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois et jamais de repos. [...]
[...] Elle est sobre et bien frappée, mais surtout elle se veut généralisante (c'est la portée que veut donner le fabuliste au nous Le rythme impair de l'heptasyllabes lui confère une certaine fermeté et un ton frappant. Conclusion À partir du petit apologue d'Ésope, LaFontaine a composé un récit pittoresque et réaliste qui nous offre un document précis sur la condition du paysan au 17e siecle. Le fabuliste s'avère être un fin psychologue : il nous fait suivre le cheminement de la pensée du paysan ; mais aussi un homme de cœur qui compatit à son sort. L'ensemble de la fable est construit, argumenté, et orienté vers la morale. [...]
[...] Il est souligné par l'adjectif pauvre qui insiste sur la condition sociale et son dénuement. Le bûcheron apparaît dès le second hémistiche du 1er vers écrasé par le poids des branchages tout couvert de ramée Cette charge est rappelée au second vers par l'expression sous le faix du fagot dont l'allitération en f est suggestive du poids, et par le participe passé du 3e vers. Ce portrait est d'autant plus émouvant qu'on apprend dans le second hémistiche du second vers que cet homme est âgé aussi bien que des ans La lourdeur de sa marche pénible est suggérée par le rythme binaire, la longueur de la phrase mais aussi par l'adjectif pesants Dans le 3e vers le rejet de l'enjambement gémissant et courbé suggère la souffrance et l'accablement du vieux bûcheron. [...]
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