Etude analytique de la fable de La Fontaine, Le Loup et le Chien.
[...] Les écrivains comme La Bruyère ou La Fontaine soulignent les nombreux travers de leur temps dans leurs œuvres fidèles à l'idéal classique : instruire et plaire. Ainsi en 1668, Jean de La Fontaine publie le premier recueil de ses Fables, récits courts et divertissants qui se concluent par une morale générale qu'ils illustrent. Ce sont des apologues, inspirés principalement d'Ésope et de Phèdre, tirant des leçons d'observations sociales. Le genre littéraire lui permettra de faire une critique sociale et universelle de l'homme à travers les animaux, ce qui lui donne ainsi la possibilité d'éviter la censure. [...]
[...] - Presque rien, dit le chien, donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants ; 25 Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse." 30 Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. "Qu'est-ce là ? lui dit-il. Rien. Quoi ? rien ? [...]
[...] Le fabuliste varie le recours : au dialogue, au récit, à la description . Il veille à la clarté et à la fluidité narrative. Il crée un véritable didactisme de la gaieté et fait converger tout cela vers un dénouement édifiant. Le choix de la liberté par le loup oriente la fable vers une allégorie du poète qui ne peut créer sans liberté. Ainsi, l'apologue emporte-t-il plus aisément l'adhésion du lecteur qui se laisse emporter par la narration et accueille naturellement la leçon. [...]
[...] Mais, c'est le dynamisme de l'échange et la vivacité des répliques qui se remarquent le plus. À l'instar des répliques théâtrales, les animaux se répondent pratiquement vers pour vers (vers 22-23, vers 33 à ce qui confère au dialogue un aspect grandement comique. La prosodie est aussi un moyen de rendre vivant le récit, notamment par l'opposition des mots en fin de vers : vers 9-10, hardiment / humblement et vers 30 et 32, félicité / pelé. L'alternance des alexandrins, déca- et octosyllabes fait du récit une imitation du rythme d'une conversation réelle. [...]
[...] III- La leçon à travers une morale implicite Bien que n'étant pas formulée de manière explicite, l'auteur nous laisse entendre la morale tout au long du récit. Si cette fable se démarque nettement des autres créations de cet auteur, le fabuliste en oriente le sens dans une direction également différente : la décision du loup devient l'allégorie de la liberté du poète. Lyrisme et ironie Conformément à celles des textes de ses prédécesseurs antiques, la morale laisse entendre que l'esclavage ne permet pas de profiter du bonheur : le loup choisit la liberté, acceptant la faim plutôt que d'accepter la captivité. [...]
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