Les premiers paragraphes du Chapitre Premier de La Toison d'or de Théophile Gautier font figure de protase: on nous présente en effet le héros, Tiburce. Si l'on s'en réfère au schéma narratif, il s'agit ici de l'état initial. Mais le dixième paragraphe s'assimile à l'élément perturbateur et c'est dans cette optique que l'on peut étudier la naissance du conflit.
Tout conflit naît d'éléments contradictoires ; il est intéressant de s'attarder précisément sur la - ou les - contradictions de Tiburce.
[...] Les premiers paragraphes du Chapitre Premier de La Toison d'or de Théophile Gautier font figure de protase : on nous présente en effet le héros, Tiburce. Si l'on s'en réfère au schéma narratif, il s'agit ici de l'état initial. Mais le dixième paragraphe s'assimile à l'élément perturbateur et c'est dans cette optique que l'on peut étudier la naissance du conflit. Tout conflit naît d'éléments contradictoires ; il est intéressant de s'attarder précisément sur la - ou les - contradictions de Tiburce. [...]
[...] Par ailleurs, Gautier confronte ici l'homme à sa création : l'œuvre d'art saurait-elle remplacer la vie ? Rien n'est moins sûr. Il s'agit donc de sortir de la torpeur et d'agir. En quelques lignes, Gautier concentre les conséquences de la vie d'esthète : l'individu semble aliéné entre les murailles de l'art qui devient une prison où il s'ennuie et où le sommeil semble l'unique échappatoire. L'art n'est pas la vie. Or, l'homme, tout artiste qu'il est, veut vivre. Le lecteur le découvrira par la suite. [...]
[...] Tiburce en prend clairement conscience à cet instant et va tenter de s'ancrer dans la réalité : Il demanda l'heure ; ainsi commence le paragraphe suivant. C'est dans cette courte analyse que le lecteur prend conscience des contradictions de Tiburce, esthète certes, mais conscient de son existence ennuyeuse. Gautier suscite ainsi notre intérêt envers son héros : comment ce personnage va-t-il s'y prendre pour échapper à sa passion qui, pour être artistique, n'en reste pas moins aliénante ? [...]
[...] L'isotopie à la fin de ce paragraphe est concluante. Elle évoque des couleurs sombres ou tristes comme le noir ou le gris et des murailles : le terme de murs ou de cloisons aurait davantage convenu à un intérieur. Tiburce s'absente-t-il de lui-même, projeté dans un no man's land impersonnel ? Le spleen semble faire son apparition, topos romantique par excellence, vague aspiration à cet idéal inaccessible des Enfants du Siècle. Il est évident que ce court paragraphe est essentiel pour ce qui est du dessein de l'auteur pour la suite de l'œuvre et dans la relation qu'il a voulu faire naître entre le lecteur et le problème spécifique de Tiburce, celui de l'amateur d'art. [...]
[...] Description symbolique qui, à travers les gestes quotidiens de Tiburce, met en avant une connotation plus singulière. Mais laquelle ? Gautier vient de nous décrire longuement l'existence de son héros qui s'adonne à la peinture et à la poésie, une vie apparemment sans vagues et qui le satisfait, car l'art semble le rassasier. En effet, Gautier détaille la triple Léda du Corrège et Tiburce retourne en tous sens la dernière figurine de Pradier La peinture et la sculpture sont bien au rendez-vous. [...]
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