Alfred de Musset, poète, romancier et auteur dramatique français de la deuxième moitié du XIXe siècle, est l'auteur d'un proverbe dramatique intitulé « Il ne faut jurer de rien » publié en 1836. Dans un extrait de la scène 1 de l'acte 1, Valentin, un des personnages principaux, est prié par son oncle d'épouser Cécile s'il veut que ce dernier lui règle ses nombreuses dettes. Cependant, Valentin refuse son offre. Sceptique à l'encontre de la vertu des femmes, il expose dans une tirade deux visions plutôt misogynes de leur éducation, et de celle de Cécile en l'occurrence. Le jeune homme dresse d'une part le portrait d'une femme libertine et soumise à la volonté des hommes, d'autre part il présente une femme tout aussi débauchée, mais plus audacieuse.
[...] Le jeune homme met également en avant le caractère calculateur de la femme, en demandant si on lui a appris, quand Rubin chante, à ne montrer que le blanc de ses yeux, comme une colombe amoureuse Il insinue effectivement que pour séduire sa proie, et il donne pour exemple le populaire Rubin, la femme use sournoisement de ses charmes. Ce n'est donc qu'une ruse, et il ne faut surtout pas croire qu'elle est pure comme une colombe cette comparaison servant seulement à faire ressortir le faux. [...]
[...] Paradoxalement, lorsque Valentin se demande si Cécile a une femme de chambre adroite, un escalier dérobé», il sous-entend avec l'expression escalier dérobé qu'elle dispose d'un moyen d'escapade ou de rendez-vous à l'abri des regards indiscrets. Sa femme de chambre adroite est peut- être un complice qui lui permet de ne pas être démasquée en tant que libertine, car il ne faudrait pas l'oublier, pour Valentin, la femme est toujours libertine ! L'allusion A-t-elle à sa porte un verrou doré, qu'on pousse du petit doigt en tournant la tête, et sur lequel retombe mollement une tapisserie sourde et muette est comme beaucoup d'autre fondée sur une succession de propositions. [...]
[...] En effet, selon lui, toutes les femmes reçoivent un «semblant» d'éducation, même la meilleure d'entre elles. Ainsi, s'il veut bien croire que Cécile est la «meilleure [femme] du monde dans on esprit celle-ci ne déroge certainement pas à la règle, il ne la considère pas, à priori, comme «bien élevée Quelle éducation a-t-elle reçue : en posant cette question au sujet de Cécile, Valentin veut prouver à son oncle qu'il a raison de penser de la sorte. C'est pourquoi il ne le laisse même pas y répondre ; il préfère se justifier implicitement, à travers une énumération d'arguments, des interrogations-suggestions qui critiquent les activités et la personnalité probables de Cécile selon lui. [...]
[...] L'auteur a soigneusement réalisé un jeu d'opposition à travers une énumération d'interrogations suggestives sur la vertu des femmes. Ce texte peut rappeler un autre proverbe dramatique du même auteur, On ne badine pas avec l'amour. Son thème principal est également l'amour ou, plus exactement, le refus du mariage, la raison de ce refus étant la peur d'un amour éphémère basé sur le libertinage. [...]
[...] Le complément d'objet indirect du petit doigt et le gérondif en tournant la tête qui suit traduisent quant à eux la discrétion en vigueur, tout comme les adjectifs sourds et muets qui caractérisent la tapisserie qui retombe mollement sans bruit. Cela signifie également que la femme sait aussi faire preuve de discrétion pour faire aboutir ses rencontres. Avec l'interrogation A-t-elle vu la Tour de Nesle le jeune homme suggère peut-être même en ce qui concerne sa culture, la femme a besoin de passion. La proposition subordonnée conjonctive et lit-elle les romans de M. [...]
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