A la fin du siècle des Lumières, qui fut dominé par l'entreprise philosophique mettant l'accent sur la raison, Rousseau apporta à la littérature un ton nouveau qui prépara le romantisme en contribuant à réhabiliter la sensibilité et les passions.
De nombreuses pages de son roman La Nouvelle Héloïse (roman par lettres publié en 1762) témoignent de son goût très vif pour la nature et en particulier les paysages de montagne de sa Suisse natale. Dans cette lettre, le héros Saint-Preux évoque une journée passée en compagnie de celle qu'il aime face aux grandioses sommets du Valais.
[...] De nombreuses pages de son roman La Nouvelle Héloïse (roman par lettres publié en 1762) témoignent de son goût très vif pour la nature et en particulier les paysages de montagne de sa Suisse natale. Dans cette lettre, le héros Saint-Preux évoque une journée passée en compagnie de celle qu'il aime face aux grandioses sommets du Valais. Le paysage semblable à un tableau charme par son pittoresque et sa beauté sauvage thème) ; il éveille divers sentiments et une communion s'établit entre l'âme et la nature thème). [...]
[...] On trouvera au siècle suivant un écho de ces textes chez Chateaubriand et Nerval. [...]
[...] Il constitue en quelque sorte le pivot central du paysage autour duquel tout s'organise. Son regard se déplace en une sorte de balayage panoramique à 360 degrés, pour nous donner une vue d'ensemble : des forêts à droite un bois à gauche derrière nous une chaîne de roches au-dessous de nous une immense plaine d'eau. L'espace semble étagé en plusieurs plans que la vue parcourt : au premier plan le petit terrain où se tient Saint-Preux, au plan médian à vingt pas le torrent, à l'arrière-plan les énormes sommets de glace Dans l'espace ainsi cadré le regard tantôt s'abaisse au-dessous vers le lac Léman ou se lève vers les sommets et la cime du majestueux Jura. [...]
[...] Les adjectifs qui décrivent le paysage sont chargés d'affectivité, le paysage est personnifié : le Jura est majestueux comme un Roi, la petite esplanade verdoyante où se trouve le couple est riante les arbres penchent leurs têtes les sapins semblent partager la tristesse »des personnages. Il existe ainsi une sorte d'échange entre le lieu et l'affectivité du contemplateur. Rousseau prête à son personnage ce qui lui plait : la solitude, le lieu est solitaire et désert mais une solitude à deux, en compagnie de celle qu'il aime : asile de deux amants échappés seuls Cette solitude est favorable à la mélancolie et exprime son désir d'être séparé de la société. [...]
[...] Au milieu de ces grands et superbes objets, le petit terrain où nous étions étalait les charmes d'un séjour riant et champêtre ; quelques ruisseaux filtraient à travers les rochers et roulaient sur la verdure en filets de cristal. Quelques arbres fruitiers sauvages penchaient leurs têtes sur les nôtres ; la terre humide et fraîche était couverte d'herbe et de fleurs. En comparant un si doux séjour aux objets qui l'environnaient, il semblait que ce lieu désert dût être l'asile de deux amants échappés seuls au bouleversement de la nature. [...]
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