Extrait de "L'origine du monde" de Serge Rezvani

Résumé du document

Poète, romancier, dramaturge, peintre et auteur, Serge Rezvani est un artiste complet. L'origine du monde est un roman sur l'art, comme le suggère le titre qui porte sur le tableau de Gustave Courbet. Le narrateur se propose de faire l'étude de la pathologie dite « muséeuse » du « cas Bergamme ». Cet homme nain est omnibulé par le désir de voler ce tableau. Il est persuadé qu'il doit le faire disparaître car pour lui, ce tableau est une perversion totale. Pour parvenir à ses fins, Bergamme se rend très souvent au musée où est exposée l'œuvre. Ceci interpellera le conservateur Gerbraun.

L'extrait qui fait l'objet de notre étude se situe au début du roman, lors d'un entretien entre Gerbraun et Bergamme. En quoi cet extrait marque-t-il le rapprochement de deux personnages apparemment opposés ? Comment le narrateur rapproche-t-il Art et Folie à travers le discours de Gerbraun ? Pour répondre à ses questions, nous verrons dans une première partie un extrait qui met en scène le conservateur Gerbraun. Puis, nous étudierons en quoi la société est-elle sous l'emprise de nouvel « Art ». Enfin, pour terminer, nous analyserons les dangers de l'Art du XXe siècle et les discours sur son avenir.

Extraits

[...] Deux lieux, deux époques, peu d'influences entre elles. - Après : marqué par le mais la modernité est donc devenue plus oppressante p30, ce qui a donc pour conséquence une collaboration de ces deux courants p30. Gerbraun n'approuve pas cet art moderne qu'il décrit toujours de choses Il les décrit de choses vite lues et vite reconnaissables Il critique alors le manque d'intérêt intellectuel qu'imposent ses œuvres : il indique la notion de facilité p31. Bergamme intervient vous avez raison il ne conteste pas le discours tenu, il en est même surpris p31. [...]

[...] En quoi cet extrait marque-t-il le rapprochement de deux personnages apparemment opposés ? Comment le narrateur rapproche-t-il Art et Folie à travers le discours de Gerbraun ? Pour répondre à ses questions, nous verrons dans une première partie un extrait qui met en scène le conservateur Gerbraun. Puis, nous étudierons en quoi la société est sous l'emprise de nouvel Art Enfin, pour terminer, nous analyserons les dangers de l'Art du XXe siècle et les discours sur son avenir. Un extrait qui met en scène le conservateur Gerbraun un rapport à l'Art qui semble se rapprocher de celui de Bergamme Rappelons la vision de l'art de Bergamme : il est un grand destructeur- inacheveur : conserver l'unicité d'une œuvre en l'inachevant. [...]

[...] C'est ce que dénonce Gerbraun. Ce serait donc à travers ces œuvres modernes que la foule irait en fait dans les musées : pour se surprendre. Elle est donc victime de cet Art : p30 il est plus facile . peinture Elle serait sous une emprise incontrôlable, soumise à la modernité. Cette société qui, selon Gerbraun, trouve la littérature moderne difficile et même souvent rebutante. p31 Cette société préfèrerait donc un plaisir visuel facile et abordable pour tous à un plaisir, lui, intellectuel, à l'effort de réfléchir et de méditer. [...]

[...] Ce qui laisse place à un homme ayant les mêmes convictions que Bergamme. Malgré leur idéologie correspondante, Gerbraun se démarque de Bergamme par sa passivité et sa résignation à son non-pouvoir. Ce qui nous laisse apercevoir un Bergamme encore plus déterminé et fixé sur son projet. En mêlant les thèmes d'Art et Folie, le narrateur nous dévoile encore plus le dégoût des personnages face à la Folie de l'Art du XXe siècle et l'avenir qu'il réserve au XXIe siècle. [...]

[...] Critique alors la mise en exposition de L'origine du monde, ceci marque le retour à son projet principal. L'origine du monde ne représentant qu'un sexe de femme sera alors mis sur le même plan que les exemples qu'il donnait précédemment. En luttant contre L'origine du monde, il lutte contre la désacralisation du corps humain ; il dénonce la femme découpée et réduite à l'image de son sexe : la femme- objet. Il marque sa forte volonté de mener à bien son projet et accuse Gerbraun d'être passif à la situation de n'entreprendre aucune action. [...]