Nous pouvons nous demander en quoi cette scène, lyrique s'il en est, est également empreinte de tragique, de pathétique et de la toute-puissance du destin, de la même façon que le sont les œuvres littéraires si chères au protagoniste.
[...] L'extrait qui nous a été donné à étudier est issu de la seconde partie du livre, où l'éditeur s'adresse directement au lecteur pour retracer les derniers jours de Werther. Cet extrait concerne l'histoire du protagoniste et de Charlotte jeune fille déjà promise à un autre au moment même de leur rencontre. Follement amoureux de cette jeune fille, Werther se laisse prendre à un désespoir sans fond lorsque vient le moment de se séparer de l'objet de son amour et considère très sérieusement mettre fin à ses jours. [...]
[...] Je l'ai savouré, ce péché, dans toutes ses délices célestes ; j'ai aspiré le baume de la vie et versé la force dans mon cœur. De ce moment tu es à moi, à moi, ô, Charlotte Je pars devant. Je vais rejoindre mon père, ton père ; je me plaindrai à lui ; il me consolera jusqu'à ton arrivée : alors je vole à ta rencontre, je te saisis, et demeure uni à toi en présence de l'Éternel, dans des embrassements qui ne finiront jamais. « Je ne rêve point, je ne suis point dans le délire Près du tombeau, je vois plus clair. [...]
[...] Et de s'interroger sur les raisons de ce sentiment ? Au lieu de reconnaître ce sentiment et de l'approfondir pour peut-être trouver un attachement à la vie, il continue ses élancées intellectuelles peu à propos dans une lettre d'adieux. Il semble bien pourtant que l'idée de la mort lui fasse horreur au vu de la ligne suivante où l'on retrouve le rythme ternaire déjà présent auparavant : « enseveli dans un coin de la terre froide, si étroit, si obscur » Il se remémore alors la vieille amie décédée dont il avait déjà fait mention au tout début de l'œuvre. [...]
[...] Est-ce suffisant de signifier qu'ils ne se reverront plus ? Nous savons que non, puisque Werther insiste et demande encore un adieu, lignes 29 - 30. Ce dernier va jusqu'à prier pour une réponse, même si elle n'ouvre pas la porte les séparant. C'est Charlotte la destinataire de cette lettre sur laquelle notre extrait finit. C'est bien sûr le principe d'un roman épistolaire, mais jamais nous n'avons de réponse de sa part. Werther n'essaie d'ailleurs même pas d'en imaginer une, contrairement à ce qu'il fait quand il écrit à son ami Wilhelm. [...]
[...] La traduction est bien plus longue et développe une histoire bien précise qui favorise la réaction forte de nos deux héros qui s'identifient parfaitement à ce qu'ils lisent. Ce n'est pas seulement ici la force de la poésie qui résonne en Werther, comme il nous l'est dit, mais également le thème. « Pourquoi m'éveilles-tu, souffle du printemps ? Tu me caresses et dis : « Je suis chargé de la rosée du ciel. » Mais le temps de ma flétrissure est proche ; proche est l'orage qui abattra mes feuilles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture