L'extrait de la Route des Flandres auquel on a affaire correspond à la première description du cheval qui se fait engloutir par la boue dans le roman, description centrale d'un être qui représente non seulement la débâcle, mais aussi une interrogation face à la mort et au retour originel à la terre mère symbolisée par la boue mêlée à l'eau, qui symbolise le magma de la débâcle, de la mémoire et de l'engluement métaphysique du retour à la mort.
[...] - point de vue d'un homme qui bouge, qui a une perception indifférente à ce qu'il regarde, tout est considéré comme inerte (indifférence accentue l'horreur de la débâcle). Le procédé pictural impose le déplacement du corps du spectateur face au tableau, et c'est la forme, par définition figée, de la peinture qui donne l'illusion de son animation progressive : fur et à mesure que l'angle de vue se déplace, en même temps que semblait bouger tout autour l'espèce de constellation - abondance des modalisateurs et mode du conditionnel : “sans doute marcheraient-ils” (première partie), “comme s'il avait été posé”, accentué par la parenthèse qui se perd dans l'explication de ce “comme “comme si on les avait ligotés”, “semblent”, “semblait”. [...]
[...] Premier mouvement : une introduction thématique Le thème de la mort et du néant - “leurs pareils morts” - “plus rien”. “Rien moins” - horreur de marcher sur ses semblables avec indifférence : “sans doute marcheraient-ils même dessus” - extension de cette thématique de l'horreur et de l'indifférence à soi- même : Et moi aussi d'ailleurs ''”. L'annonce d'une description ici et maintenant du cheval - “Maintenant” - présent d'immédiateté et participe présent : leur fait plus rien” “pensant encore”. [...]
[...] Vision et pensée sont séparées ici, alors que plus haut elles étaient mélangées - il place d'abord les valeurs plus souvent noires et blanches” l'adversatif “pourtant” marque l'étonnement face au fait qu'il y ait encore des couleurs après la guerre : y en avait pourtant d'un rose passé, projeté sur ou accroché par la haie d'aubépines”, avec une comparaison qui introduit une rêverie par rapport à ce qui est hors de la guerre “comme si on l'avait mis là à sécher”. Et enfin la face verdoyante de la terre”, réactive un topos, en utilisant une formule figée et achève de peindre ce tableau anamorphique, mais il retombe finalement dans le topos, l'ayant évité tout au long du passage. [...]
[...] Une vision de champ de bataille : la guerre s'infiltre partout comme la mort avec le chaos - “vagues taches” “Objet de toutes sortes” “éparpillés en désordre autour du cheval” (épicentre du symbolisme de la mort du chaos et de la guerre) - les hommes deviennent des bêtes : “(peut-être les gens s'y étaient-ils attelés eux-mêmes et avaient-ils continué ainsi - personnification de la guerre : “Georges se demandant comment la guerre répendait” - personnification du linge qui devient linge-tripe : il vit la valise éventrée, laissant échapper comme des tripes, des intestins d'étoffe)” - profusion qui signe le désordre : “constellation constituée d'objets de toute sorte éparpillés en désordre” pluriel de gens”. “cette invraisemblable quantité de linges” chiffons, des loques, des draps déchirés ou tordus, dispersés, étirées, comme des bandes”. - métaphore filée des vêtements-tripes : “déchirés ou tordus, dispersés, étirés, comme des bandes, de la charpie”. [...]
[...] Claude Simon, La Route des Flandres pp. 31-32 de Mais maintenant même la vue à , sur la face verdoyante de la terre”. Introduction Situation : L'extrait de la Route des Flandres auquel on a affaire correspond à la première description du cheval qui se fait engloutir par la boue dans le roman, description centrale d'un être qui représente non seulement la débâcle, mais aussi une interrogation face à la mort et au retour originel à la terre mère symbolisée par la boue mêlée à l'eau, qui symbolise le magma de la débâcle, de la mémoire et de l'engluement métaphysique du retour à la mort. [...]
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