La fable 18 du livre 12 est une des dernières fables animalières du livre. Elle reprend le personnage du renard comme trompeur rusé; rôle qu'il tenait déjà dans la fable précédente (il trompe le loup) et dans la fable 23 (la dernière fable animalière du livre). Ici, le renard tient un rôle des plus traditionnels: il cherche à s'emparer de dindons pour les dévorer. La Fontaine lui prête des stratagèmes dignes d'un être humain pour arriver à ses fins.
[...] La Fontaine, Fables, XII : Le Renard et les Poulets d'Inde Introduction : La fable 18 du livre 12 est une des dernières fables animalières du livre. Elle reprend le personnage du renard comme trompeur rusé ; rôle qu'il tenait déjà dans la fable précédente (il trompe le loup) et dans la fable 23 (la dernière fable animalière du livre). Ici, le renard tient un rôle des plus traditionnels : il cherche à s'emparer de dindons pour les dévorer. La Fontaine lui prête des stratagèmes dignes d'un être humain pour arriver à ses fins. [...]
[...] La moralité peut donc être vue comme une sorte de correction bienveillante du fabuliste envers son lecteur qui s'est pris à son jeu : il peut céder aux illusions de la fable sans trop de danger. Pour conclure, cette fable est une des dernières occasions pour La Fontaine de prendre position contre les thèses machinistes de Descartes. Le récit joue de sa propre illusion, dont le lecteur est autant victime que les dindons, cependant, le lecteur est le seul à sortir indemne de la fable, comme on sort indemne d'une pièce de théâtre ou d'une tragédie. [...]
[...] La description de la fin des dindons s'étend sur 3 vers (des vers 22 à ce qui est plus long que nécessaire, suggérant ainsi le plaisir que peut éprouver le conteur à narrer la fable : on peut par exemple trouver un chiasme qui s'étend sur deux vers, aux vers 22 et 23 : ''Toujours il en tombait quelqu'un : autant de pris, Autant de mis à part ; près de moitié succombe'' La forme impersonnelle en tombait'' suggère la passivité des dindons, comme s'ils étaient victimes d'un mécanisme, ce qui est souligné par la répétition de la chute et de la prise par le renard. Cette répétition vient s'opposer à la variété des ruses mises en place, montrant que tous les moyens mis en place aboutissent à une seule fin invariable. Enfin, la description de la mort des dindons s'achève au vers 24 sur le terme terre-à- terre de ''garde-manger'', qui rappelle qu'il ne s'agissait pas d'un spectacle donné pour le plaisir du lecteur, mais avait bien une fin pragmatique, celle de manger, et renforce le caractère anthropomorphique au renard. [...]
[...] [ ] Il élevait sa queue, / il la faisait briller'' L'accent est également mis sur l'efficacité de ses ruses (''comme il n'était novice'' vers 10) et sur la tromperie, notamment avec l'adjectif ''scélérates'' au vers 11 et par la transformation du renard en acteur par les termes suivants : ''Feignit'' au vers 12, ''contrefit'' au vers 13, ''personnages'' au vers 15 le terme de ''persona'' veut dire le masque, soulignant le jeu auquel se soumet le renard le mot ''badinages'' au vers 17, et surtout par la référence à Arlequin au vers 14, un personnage stéréotypé de la Comedia dell'Arte, susceptible de se travestir ; cette référence crée une pause dans le récit au passé simple et en alexandrins par l'emploi du subjonctif (''n'eût exécuté'') et de l'octosyllabe aux vers 14-15. La représentation du renard en acteur introduit de l'ambiguïté dans sa nature, et le rend plus proche de l'humanité que de l'animalité, par l'illusion théâtrale qu'elle implique. Ce dédoublement de personnalité que nécessite le jeu d'acteur donne un autre statut au renard, une complexité qui l'éloigne du personnage des apologues ésopiques. [...]
[...] Plan : des vers 1 à la situation initiale nous donne une image plutôt attendue du personnage du renard des vers 8 à 24, le lecteur est témoin des ruses couronnées de succès que le renard met en place à travers son art d'acteur. Les vers 25 et 26 nous livrent une moralité brève et partielle La fable commence in medias res : l'action a déjà commencé au vers 1 : les dindons, attaqués par le renard, se sont déjà enfuis sur un arbre, ce qui donne d'emblée du dynamisme à la fable. [...]
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