L'Effraie, Les Nouvelles du soir, Philippe Jaccottet, poésie, bac de français, amour, rupture amoureuse
Il s'agit de l'explication linéaire du poème Les Nouvelles du soir écrit par Philippe Jaccottet en 1953 dans son recueil L'Effraie. Ce poème fait surgir le temps où les cris des vendeurs de journaux proposaient les dernières nouvelles.
L'enjeu de l'explication est de se demander en quoi ce poème témoigne-t-il de la modernité du genre ?
Ce devoir respecte les nouvelles modalités de la réforme du bac de Français pour l'oral promulguées par le Bulletin officiel.
[...] -Dans l'ensemble du poème, on peut constater que le recours à l'alexandrin inscrit ce poème dans la poésie amoureuse et lyrique. Il en va de même de la présence d'un système rimique assez proche des règles en dépit de quelques entorses. La minuscule en début de vers, l'abondance des enjambements contribuent cependant à l'oubli de cette versification et miment en quelque sorte l'équilibre fragile de la relation amoureuse. La modernité du poème tient donc à ce dérèglement de la versification qui la rapproche d'une langue prosaïque, mais elle tient aussi à la présence de réalité elles aussi prosaïques. [...]
[...] Ainsi le futur du vers 22 « Tu partiras » souligne l'inexorable départ de l'aimé(e). Le combat contre cette séparation est jugé « inutile » (v.24) les analogies particulièrement expressives avec l'eau et les « fumées du ciel » (v.23-26) donnent le sentiment d'un évanouissement des corps déjà devenus « deux ombres ». Les images des éléments liquides évoqués intensifiées par l'abondance de fricatives, mettent en évidence la puissance des éléments qui rompent et emportent cet équilibre. Et si l'on songe aux vers 13 et 15, l'on peut renforcer cette image par celle de l'effritement des statues alors évoquées. [...]
[...] Le futur des vers 15-16 entérine cette inéluctabilité de la fin « Et les villes qui sont encor debout brûleront ». Une note positive est bien introduite au vers 16 grâce au rappel d'un temps heureux mais les marques du passé, l'omniprésence de la vitesse d'un temps assassin (« l'an passé », « que nous nous soyons vite aimés, vite embrassés ») et la formule prémonitoire « avant l'absence » ne font que rapprocher le terme de l'amour. Comme au début du poème, la pression de l'environnement, l'irruption du monde extérieur sont rappelées aux vers 20 -21. [...]
[...] L'Effraie, « Les Nouvelles du soir » - Philippe Jaccottet (1953) - En quoi ce poème témoigne-t-il de la modernité du genre ? L'Effraie est un recueil de poésies qui tire son nom d'un rapace nocturne, la chouette-effraie. Le choix de ce titre est révélateur des tensions que la crainte de la mort suscite chez Philippe Jaccottet, son auteur. Poète, critique littéraire, traducteur de textes anciens et modernes, né en Suisse au début du XXème siècle, c'est en France qu'il a choisi de vivre et de faire publier son recueil en 1953. [...]
[...] En effet, dans ces vers l'amant déplore toute cette agitation et le manque de temps et il intercède pour une pause « on pourra juste un peu s'asseoir » dit-il au vers sa double question inquiète des vers 6-7-8 souligne combien il est lui-même pris au piège de l'agitation de cette société. C'est dans cette tension et l'appel au secours des vers 8-9-10-11« Si tu m'aimes . » que le second amant se révèle, la prière devient alors supplique et la syntaxe de ces vers, série de courtes demandes très ponctuées miment le rythme du combat pour sauvegarder un amour voué à l'incertain, laquelle incertitude devient plus sensible avec la ponctuation évasive de la fin du vers 12. [...]
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