Il s'agira donc de voir comment Molière dans cet extrait à tonalité burlesque fait une critique implicite mais non moins virulente des pédants.
La formule comédie + ballet existait déjà au 16ème siècle en Italie, et même en France, dans le théâtre des jésuites et dans certaines des comédies représentées à l'hôtel de Bourgogne dans les années 1630. Mais c'est indubitablement Molière qui donne au genre ses lettres de noblesse en trouvant la formule d'un spectacle total dans une union harmonieuse de tous les arts de la scène.
Le limousin Monsieur de Pourceaugnac se rend à Paris pour y épouser la belle Julie, fille d'Oronte. Mais Julie et Eraste s'aiment, et tous deux ont décidé d'empêcher ce mariage, aidés en cela par les entreprises de Sbrigani, Nérine et Lucette.
Molière fait montre ici d'un grand souci d'intégrer la musique et la danse à l'histoire : deux des trois ballets sont ainsi rendus nécessaires, parce que liés organiquement au sujet de la comédie.
[...] Mais c'est indubitablement Molière qui donne au genre ses lettres de noblesse en trouvant la formule d'un spectacle total dans une union harmonieuse de tous les arts de la scène. Le limousin Monsieur de Pourceaugnac se rend à Paris pour y épouser la belle Julie, fille d'Oronte. Mais Julie et Eraste s'aiment, et tous deux ont décidé d'empêcher ce mariage, aidés en cela par les entreprises de Sbrigani, Nérine et Lucette. Molière fait montre ici d'un grand souci d'intégrer la musique et la danse à l'histoire : deux des trois ballets sont ainsi rendus nécessaires, parce que liés organiquement au sujet de la comédie. [...]
[...] Pour cela, il recourt à la flatterie : « Il faut bien, pour parler ainsi, que vous ayez étudié la pratique ». L'usage de la métonymie signifie que pour savoir autant de choses sur le droit, il exerce forcément le métier d'avocat. Les répliques de Sbrigani ont une double portée : il semble faire l'éloge de Pourceaugnac : « le sens commun d'un gentilhomme peut bien aller à concevoir ce qui est du droit et de l'ordre de la justice » à mais ce n'est en fait que pour déstabiliser Pourceaugnac en lui mettant sous les yeux le désaccord frappant entre son langage et son prétendu rang social : « mais non pas à savoir les vrais termes de la chicane ». [...]
[...] On a donc affaire à une parlure artificielle, qui pourrait presque être une rhétorique efficace si leur parole ne présentait aucun défaut d'élocution. Ces fêlures, ces tiques de langage donnent à notre extrait une tonalité burlesque. Ensuite, le même avocat bredouilleur continue de chanter : il poursuit sa logorrhée en faisant référence à de célèbres législateurs et jurisconsultes. Cela permet de mettre en avant son savoir. Ne pas être compris c'est faire preuve d'autorité. Ils tentent de briller par la parole à défaut de briller par la pratique. [...]
[...] » On a à nouveau un schéma de rimes qui cette fois est un peu plus construit avec des rimes plates (aa/bb/cc), puis des rimes croisées Les rimes sont suffisantes, voire riches pour « capable » et « pendable » Après avoir énuméré des auteurs, il fait de même pour les pays où l'on appliquerait cette fameuse sentence envers les polygames : « Tous les peuples policés Et bien sensés : Les français, Anglais, Hollandais, Danois, Suédois, Polonais, Portugais, Espagnols, Flamands, Italiens, Allemands, Sur ce fait tiennent loi semblable, Et l'affaire est sans embarras : » On a un schéma de rimes plates (« policés »/ « sensés » ; « Hollandais »/ « Polonais » ; « Flamands »/ « Allemands ») ; puis embrassés (« Semblable »/ « Embarras »/ « Cas »/ « Pendable »). Le locuteur prend même le soin de faire des rimes à l'intérieur même du vers. On est toujours dans cette idée de parole travaillé pour plaire, une parole qui prend le contre-pied de la spontanéité. [...]
[...] L'emploi du verbe prier montre bien que pour lui, c'est une nécessité qui est presque de l'ordre du vital. Monsieur Jourdain (cf. : Le bourgeois gentilhomme) se représente une vie imaginaire. Il aime les flatteries nobiliaires et y croit, aspirant à devenir gentilhomme. L'un des effets comiques les plus constants réside dans ce perpétuel décalage entre ce que M. Jourdain veut paraître et ce qu'il est. On pourrait donc dire que Pourceaugnac est le « prototype » de celui qui deviendra un an plus tard M. Jourdain. Pourtant, il existe une différence fondamentale entre Pourceaugnac et M. [...]
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