Explication/analyse linéaire de l'extrait de Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil de Jean de Léry. Ceci est une prise de cours personnelle, les phrases sont rédigées, chaque procédé est suivi de son numéro de ligne pour pouvoir facilement vous y retrouver dans le texte (rappelé en haut de page)Mon analyse linéaire se compose de la manière suivante: Introduction ( Accroche, auteur, caractérisation, mouvements, problématique)Analyse mouvements par mouvements Conclusion
«?Soit, mais vous en faut-il tant??
– Oui, lui dis-je, car (pour le persuader) car comme il y a tel marchand en notre pays qui a plus d'étoffes et de draps rouges, voire même (essayant toujours de lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu ici, un tel marchand, à lui seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés, de ton pays.
– Ha, ha, dit mon sauvage, tu me racontes des choses étonnantes.?»
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit?:
«?Mais cet homme si riche dont tu me parles, ne meurt-il point??
– Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres.?»
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef?:
«?Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse??
– À ses enfants, s'il en a, et à défaut, à ses frères, sœurs et plus proches parents.
– Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure je me rends compte que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grands fous?: car vous faut-il tant vous tourmenter à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou pour vos enfants ou pour ceux qui survivent après vous?? La terre qui vous a nourris n'est-elle pas aussi suffisante pour les nourrir?? Nous avons, ajouta-t-il, des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons?; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui a nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela.?».
Voilà sommairement et le véridique discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain. Par conséquent, outre que cette nation que nous estimons si barbare, se moque de bonne grâce de ceux qui au péril de leur vie passent la mer pour aller chercher du bois au Brésil, afin de s'enrichir, encore doit-on ajouter que pour aveugle qu'elle soit, attribuant plus de pouvoir à la nature qu'à la providence de Dieu, , elle se lèvera en accusatrice contre les voleurs qui portent le titre de Chrétiens, dont la terre de chez nous est aussi remplie que leur pays en est vide, pour ce qui concerne ses habitants naturels.
[...] Voilà sommairement et le véridique discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain. Par conséquent, outre que cette nation que nous estimons si barbare, se moque de bonne grâce de ceux qui au péril de leur vie passent la mer pour aller chercher du bois au Brésil, afin de s'enrichir, encore doit-on ajouter que pour aveugle qu'elle soit, attribuant plus de pouvoir à la nature qu'à la providence de Dieu elle se lèvera en accusatrice contre les voleurs qui portent le titre de Chrétiens, dont la terre de chez nous est aussi remplie que leur pays en est vide, pour ce qui concerne ses habitants naturels. [...]
[...] Artisan d'origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expédition française au Brésil en 1557, celle de Villegagnon, qui le premier colonisa la baie de Rio. À cette occasion, il partagea pendant quelque temps la vie des Indiens Tupinambas. Vingt ans après son retour en France, il fit paraître un récit de son voyage. Il retrace ici un de ses entretiens avec un vieillard Tupinambas qui s'étonnait de la quantité énorme du bois de Brésil, nommé par eux Arabotan, que les Européens s'échinaient à ramener chez eux pour faire de la teinture. [...]
[...] - À ses enfants, s'il en et à défaut, à ses frères, sœurs et plus proches parents. - Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure je me rends compte que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grands fous : car vous faut-il tant vous tourmenter à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou pour vos enfants ou pour ceux qui survivent après vous ? [...]
[...] Satire des mœurs et de la culture européenne Mouvement du texte dialogue vif mené par le vieillard qui procède par la maïeutique a la manière du philosophe Socrate (15-22) le vieillard se fait juge de mœurs européennes, considération du commerce du bois avec vanité ( ça ne sert a rien) (23-29) Léry fait l'éloge de la société indigène et accuse les chrétiens de voleurs, prise de conscience Projet de lecture Comment ce récit de voyage se transforme en plaidoyer pour les sauvages du brésil et invite au relativisme culturel ( contre l'ethnocentrisme européen) ? [...]
[...] Lors du voyage il se fait exclure car il est protestant, les autres étaient catholiques, il a donc eu l'occasion de vivre aux cotés des Tupinambas et de les connaître un peu plus. Quand il rentre en Europe il connait les horreurs des guerres de religion catho/protest. Ce n'est que 20ans après son retour qu'il écrit cette œuvre. Il considère les tupinambas comme peuple civilisé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture