Il s'agit de l'explication linéaire de l'extrait Acte II scène 5 de Phèdre écrit par jean Racine en 1677. Cette pièce éponyme va hisser Racine au sommet de sa gloire. Cette explication linéaire a été corrigée par un professeur agrégé de Français et a obtenu l'excellente note de 20/20. Il contient 4 pages, 1211 mots et 5833 caractères. Ce devoir respecte les nouvelles modalités de la réforme du bac de Français pour l'oral promulguées par le Bulletin Officiel. L'enjeu de l'explication est de se demander comment la passion de la jeune femme se manifeste-t-elle à travers ce dialogue inégal?
[...] Cette longue énumération de qualificatifs mélioratifs fait alors l'éloge du disparu. Elle permet d'effectuer alors un glissement de la figure de Thésée à celle d'Hippolyte par le biais du verbe « voir » mis en relief à la rime « . tel que je vous voi » (v.640). -Le fils se substitue progressivement au père dans le regard de Phèdre, ainsi au vers 641 le pronom personnel de troisième personne se référant à Thésée est occulté par le déterminant possessif de deuxième personne, représentant Hippolyte, et répété par trois fois. [...]
[...] Comment la passion de la jeune femme se manifeste-t-elle à travers ce dialogue inégal ? -Au vers 627, 'est Phèdre qui initie cet échange avec son beau-fils et elle semble ici prise d'hallucination. En effet, alors qu'elle a évoqué la mort de son mari dans les vers précédents, elle se reprend avec une question « Que dis-je ? » comme si elle voulait refuser cette idée. D'ailleurs la phrase négative qui suit et la preuve qu'elle offre en atteste puisqu'elle déclare « . [...]
[...] -L'épouse de Thésée ne le détrompe guère puisqu'elle va poursuivre la déclaration débutée dans sa première réplique. Dans sa réponse du vers 634 les nombreuse virgules qui hachent et accélèrent le rythme témoignent de l'intensification de son excitation. Les verbes employés sont aussi significatifs puisqu'ils disent son désir «Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. ». Comme enhardie, Phèdre retourne dans le passé de son mari et brosse de lui un portrait peu reluisant : en effet l'hyperbole du vers 636 et le verbe « . [...]
[...] La syntaxe de ce vers souligne la fébrilité du personnage avec le rythme ternaire de l'alexandrin qui marque son empressement à parler. Elle est consciente de son état puisqu'elle-même avoue aux vers 629-630 « Je m'égare, Seigneur, ma folle ardeur malgré moi se déclare ». On remarque déjà dans l'association des termes « ardeur » et « folle » la puissance du sentiment qui l'habite. Elle apparaît comme un personnage qui ne s'appartient plus mais qui obéit comme à une force qui la submerge, le verbe pronominal « se déclare » ici le souligne. [...]
[...] Mais non, dans ce dessein je l'aurais devancée » v.652-653 souligne ainsi la virtualité d'un passé familial réinventé. - Dans cette réinvention, Hippolyte occupe la place de Thésée dans le mythe et Phèdre remplace elle-même sa sœur Ariane. Sa présence est affirmée de manière insistante « je » v.653, « moi » v « votre amante » v.658, « compagne » v.659. Hippolyte apparaît alors comme cerné par sa présence ainsi que le laisse voir la construction du premier hémistiche du vers 655 « C'est moi, Prince, c'est moi . ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture