Lai du Rossignol, situation dramatique, mode poétique, chant de l'oiseau, amour courtois
À l'intérieur d'un lai extrêmement court, le passage correspond à la mise en place d'une situation dramatique, situation connue dans la représentation de l'amour courtois avec l'image d'une femme & son époux.
Nous avons appris dès le début du texte que cette femme éprouve un amour adultère pour son voisin. Cette femme & le voisin en question sont des êtres exemplaires incarnés par les valeurs courtoises.
On sait en effet de la dame qu'elle est exemplaire par sa sagesse, son ami se fait remarquer par sa générosité (la largesse en ancien français), tous deux partagent la même genèse. Par ce terme, on entend parler d'une qualité de cœur & non pas la référence à l'âge.
Les 2 amants partagent les mêmes qualités et sont parfaitement assortis aux valeurs courtoises.
Les 2 amants profitent de l'absence du mari pour se rencontrer; c'est la nuit qui fait rencontrer les 2 amants.
[...] L'amant est désigné par le rossignol mais la dame ne remplace pas le mot amant par un mot quelconque. Le chant de l'oiseau est une image topique pour désigner l'amour. Il existe donc un lien légitime, presque connu entre la voix de l'amant & le chant du rossignol. En fait, la dame n'a pas menti, elle s'est exprimé poétiquement & métaphoriquement. L'alibi qu'elle choisit révèle son amour (mensonge) autant qu'il le cache. Mais le mari feint d'accepter au mot en cantonnant le langage à sa proception. [...]
[...] Pour comprend, il faut se référer à l'inter-texte, le Rossignol fait en réalité référence à un texte d'Ovide, les Métamorphoses NB: Ovide a déjà été cité part Marie de France précédemment. Dans l'un de ses texte, Ovide raconte la métamorphose de Philomène en rossignol, fonctionnant comme le texte de notre lai. Même utilisation de la broderie pour remplacer la voix dans les 2 textes. Ils s'agit de femmes meurtries par l'absence de l'amour, la femme évoque donc le rossignol pour exprimer un mauvais mari. C'est cette violence qui se révèle par la mort du rossignol. [...]
[...] La perversion de l'époux apparaît clairement ici. Le dernier moment du passage est le discours direct de l'époux qui renverse celui de la dame. Ce renversement s'opère quasi à terme à terme. A ce rossignol qui chante s'oppose le rossignol piégé. Le mari annule tous les alibis proposés par la dame, en oubliant dans sa réponse de considérer le plaisir de la dame. Cette violence se manifeste par les ordres donnés à sa femme. L'époux chercher à ramener à lui les paroles de la dame qui étaient destinés à l'amant en s'épanchant au-delà du mur. [...]
[...] Pour légitimer sa conduite, la dame évoque un goût général: la joie à entendre le rossignol. Cette manière de s'éloigner du penchant personnel ne peut paraitre que suspecte. Dans son argument mots sont à relever: joie (vocabulaire de la lyrique courtoise) qui désigne le but de la guerre amoureuse, point ultime qu'atteignent les 2 amants à valeur érotique, en cherchant la voix, elle va chercher l'amour. Dans la topique courtoise, il existe une équivalence stricte entre aimer & chanter. L'être qui aime chante et vice-versa. [...]
[...] Cette violence du mari est présente dans ce passage, en se moquant de la dame. La malveillance de l'époux se marque par le stratagème: pensée malveillante qui engendre un piège. De même, remarquons tous les efforts mis en place pour capturer le rossignol tous les serviteurs . ainsi il y a un déséquilibre entre la lourdeur des pièges & la simple réalité, celle d'obtenir la capturation du rossignol. Le rythme de la phrase. Le verger est un lieu de l'amour qui devient ici le lieu des pièges. [...]
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