Les jardins, Jean Follain, Sens, textualité, cadre poétique, poésie, harmonie, sonnet, rupture, poésie engagée, disharmonie sémiotique, plan des signes-figures, envoûtement poétique
Nous pouvons nous demander si une des composantes essentielles de l'eccéité de la poésie n'est pas sa forte propension à réunir des univers de sens a priori paradoxaux. En somme, nous nous intéressons à la singularité et à la manière dont elle s'exprime dans le cadre poétique.
[...] L'harmonie poétique proviendrait donc d'une disharmonie sémiotique entre les divers plans de l'objet. Par ailleurs, notons qu'il y a bien souvent une première rupture entre la rigueur historique de la forme poétique, rigueur faite de versification et de contraintes formelles métriques, et les thèmes souvent abordés qui tendent vers une universalité qui dépasse les frontières. La mort, l'amour, l'épique, l'existentialisme, la dénonciation (poésie engagée), la saisie d'un moment de grâce ; tout est fait pour que ces restrictions expriment les préoccupations humaines les plus vastes. [...]
[...] Exister, Les jardins - Jean Follain (1969) - Sens et textualité Nous pouvons nous demander si une des composantes essentielles de l'eccéité de la poésie n'est pas sa forte propension à réunir des univers de sens a priori paradoxaux. En somme, nous nous intéressons à la singularité et la manière dont elle s'exprime dans le cadre poétique. Si nous reprenons la définition de la poésie présentée par le Larousse, nous trouvons en première acception : « Art d'évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers. » Celle du CNTRL est la suivante : « Genre littéraire associé à la versification et soumis à des règles prosodiques particulières, variables selon les cultures et les époques, mais tendant toujours à mettre en valeur le rythme, l'harmonie et les images ». [...]
[...] Ainsi, le signe-figure en question est un jardin en printemps ou en été, les fruits et les fleurs étant décrits. L'univers du jardin est déployé jusqu'au bout du texte : on y ratisse, on y arrache des herbes, on y trouve des objets inattendus laissés par d'autres passants, on entend au loin les voix de ces autres qui habitent passagèrement le lieu. En somme, on l'entretient ou on y vit. Le jardin lui-même est un lieu en mouvement, un écosystème vivant où poussent fruits et fleurs. Un lieu qui accueille la vie et un lieu d'où émerge la vie. [...]
[...] Ce jardin semble être pris d'une fulgurance, d'un mouvement, et d'une mélancolie, d'un regret qui ne se retrouve que peu dans le paysage dépeint. Cette rupture est à l'origine d'une signification nouvelle, qui n'est ni le jardin, ni le temps qui passe, ni la somme des deux mais qui découle de l'activité tectonique entre les différents plans de l'objet sémiotique. C'est cette emprunte particulière qui marquera le lecteur et créera chez lui une discontinuité émotionnelle. Ou non, puisque le texte poétique entre en confrontation avec la perception d'un individu, son système de valeur et sa sensibilité propre et non avec un lecteur modèle ou une page vierge. [...]
[...] Étude de cas : Les jardins de Jean Follain Partons ainsi sur une étude de cas, avec le poème « Les jardins » de Jean Follain. Tout d'abord, saisi en tant qu'objet texte, le poème s'étale de haut en bas, dans une forme dansante, irrégulière. Nous sommes marqués par sa courte taille, mais aussi par l'absence de majuscules en début de chaque vers. Il s'agit donc d'un poème en vers libres, ce qui implique une première rupture dans la régularité traditionnelle au niveau de la forme. [...]
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