Dans son roman Germinal écrit en 1885, Zola évoque le monde des mineurs et la violence des rapports de force entre capital et prolétariat. L'excipit met en scène par une belle matinée de printemps, le départ du héros Emile Lantier qui va à Paris continuer la lutte syndicale et politique pour l'émancipation de la classe ouvrière. Ce dénouement semble alors condenser toutes les potentialités du titre de l'oeuvre. Nous étudierons d'abord les contrastes entre l'espace minier et la nature printanière rayonnante. Nous analyserons ensuite la valeur symbolique de la germination évoquée, annonciatrice d'un "printemps" de la condition humaine.
(...) D'une part, on remarque le champ lexical de la naissance, de la vie et donc de connotations positives : "gloire", "jeune", "jeunesse", "soleil", "vives"... Ce réseau lexical est accentué par de nombreuses figures de style. On note les longues phrases accumulatives ("un débordement de sève [...] grand baiser" ...) mais aussi les hyperboles ("rayons enflammés", "dont la germination allait faire bientôt éclater la terre" ...). On peut penser, par opposition à "l'Enfer" du monde de la mine, qu'un "Paradis terrestre" est en train de naître peu à peu.
D'autre part, on constate que la nature est personnifiée : "avec des voix chuchotantes", "un grand baiser". La nature est incontrôlable ("de toute parts"), sauvage, libre et épanouie, contrairement aux mineurs. Ce contraste entre la beauté de la nature et l'absurdité du travail de la mine peut nous évoquer le tableau de Courbet, Le Casseur de Pierres.
Enfin, on note que ces deux "mondes" très différents sont mis en relation par l'ouïe. En effet, on trouve le champ lexical du son : "baiser", "souffle", "ronflement", "éclater", "voix chuchotantes", "bruit". Cependant Etienne Lantier est le seul à percevoir ces bruits ("il les entendait", "il croyait en reconnaître d'autres"). C'est lui qui voit, qui comprend, qui peut faire évoluer les conditions de vie des mineurs. C'est un symbole d'espoir (...)
[...] Les conditions de la vie des mineurs et leurs idées sont mises en comparaison avec la nature souvent ingrate comme l'est leur travail. Leurs espérances montent, croissent comme les bourgeons qui deviennent des fleurs. Dans son roman, Zola se fait l'avocat des causes perdues. Son sens de l'honneur et son souci du respect des droits de l'Homme, le pousse ainsi à intervenir dans l'affaire Dreyfus où il écrit la célèbre lettre J'accuse à Felix Faure le président de la République, en 1898. [...]
[...] A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait. En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relâche. Puis, c'étaient les autres fosses à l'horizon, la Victoire, Saint- Thomas, Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l'air transparent du matin. S'il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hâter, car il avait encore six kilomètres à faire. [...]
[...] Nous analyserons ensuite la valeur symbolique de la germination évoquée, annonciatrice d'un printemps de la condition humaine. On remarque d'emblée un effet de contraste entre l'espace minier et la nature printanière. On constate tout d'abord la récurrence de la préposition sous sous ses pieds sous cette pièce de betteraves Cette répétition renforce l'espace souterrain des mineurs. En s'appuyant sur l'étymologie du mot Enfer qui vient du latin infernum (de inferum , qui est en bas), on peut en déduire que l'espace minier est un espace de damnation. [...]
[...] Enfin, on note que ces deux mondes très différents sont mis en relation par l'ouïe. En effet, on trouve le champ lexical du son : baiser souffle ronflement éclater voix chuchotantes bruit Cependant Etienne Lantier est le seul à percevoir ces bruits il les entendait il croyait en reconnaître d'autres C'est lui qui voit, qui comprend, qui peut faire évoluer les conditions de vie des mineurs. C'est un symbole d'espoir. On constate en effet l'annonce d'un printemps de la condition humaine. [...]
[...] Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. Zola. Dans son roman Germinal écrit en 1885, Zola évoque le monde des mineurs et la violence des rapports de force entre Capital et prolétariat. L'excipit met en scène par une belle matinée de printemps, le départ du héros Emile Lantier qui va à Paris continuer la lutte syndicale et politique pour l'émancipation de la classe ouvrière. Ce dénouement semble alors condenser toute les potentialités du titre de l'œuvre. [...]
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