Quelle relation réside entre Histoire et Littérature ? Pour quelles raisons les auteurs du dix-neuvième siècle ont-ils autant mis en scène celle-là dans celle-ci ? Quelle Histoire est présente dans les écrits, et en quoi cette place de l'Histoire va-t-elle se trouver en partie liée à la question de la mémoire?
C'est dans ce vaste débat d'idées que s'inscrit le second chapitre de La Confession d'un enfant du siècle, d'Alfred de Musset. Ce chapitre, très particulier, se situe en effet tellement en marge du reste de l'œuvre que nombreux furent ceux qui s'interrogèrent sur son appartenance au roman, sur sa légitimité et sur son message. Il nous a ainsi paru intéressant de procéder à l'analyse de ce chapitre afin d'en comprendre la portée et d'éclairer, par là même, l'œuvre sous une lumière nouvelle. Ce chapitre est en effet profondément ancré dans une dimension historique, celle des évènements passés, à savoir la révolution française et l'empire. Au lendemain de la révolution, la pensée de l'Histoire et de la mémoire s'est en effet attachée à interpréter la mémoire de cette révolution, et à en déterminer les racines, les causes, ce qui a tout naturellement conduit le roman à devenir fondamentalement historique. Musset s'inscrit, avec son second chapitre, dans cette mouvance, et nous allons au fil de cette étude, tenter d'en comprendre les rouages afin d'en saisir le message. Nous allons pour ce faire analyser la manière dont le narrateur, et à travers lui l'auteur, s'inscrit au cœur d'une génération désespérée, formant bloc contre les générations précédentes ; nous nous intéresserons ensuite aux différentes évocations des évènements historiques mis en scène, en nous attardant sur la manière dont sont relatées ces périodes, gardant à l'esprit combien ces évocations sont faites à travers le prisme de la mémoire, et nous nous attacherons à déterminer pour chaque cas de quelle mémoire il s'agit ; il s'agira enfin, dans une perspective plus large, de déterminer les motivations profondes de l'auteur à écrire un tel texte ; nous tenterons ainsi de montrer que Musset a cherché à établir une sorte de généalogie de la déchéance et de la perte des valeurs.
[...] Etude du second chapitre de la confession d'un enfant du siècle d'Alfred Musset Sommaire Introduction PARTIE 1 : La peinture d'une génération frustrée A. Le sentiment d'appartenance à une génération B. La rupture inter- générationnelle C. Une génération désespérée PARTIE 2 : Une peinture du monde actuel à travers le prisme de la mémoire A. La révolution française B. L'empire C. [...]
[...] En définitive, nous pouvons cependant retenir que les évocations de la restauration et de l'empire sont pour une grande part positives puisqu'elles reflètent avant tout l'action, le désir et la joie de posséder un idéal malgré la souffrance et la mort pouvant être engendrées par cet idéal. Nous allons maintenant voir qu'il en va autrement pour la restauration. C. La restauration En ce qui concerne la longueur d'évocation, c'est bien évidemment la restauration qui se taille la part du lion. [...]
[...] Les mages romantiques, L'école du désenchantement, Paris : Gallimard BENICHOU Paul, Romantismes français. II, Le sacre de l'écrivain, Le temps des prophètes, Paris : Gallimard Vigny Alfred, chapitres introductifs de Servitude et grandeur militaire Musset Alfred, La confession d'un enfant du siècle, Paris : Gallimard, folio classique Ibid., p.25 Ibid., p.22 Ibid., p.22 Ibid., p Ibid., p.22 Ibid., p.22 Ibid., p.23 Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., pp.21-22 Ibid., p.24-25 Ibid., p.25 MUSSET Alfred, Sonnet au lecteur MUSSET Alfred, opus cit. [...]
[...] Un chapitre comme généalogie de l'effondrement des valeurs Conclusion Bibliographie Sommaire Introduction Quelle relation réside entre Histoire et Littérature ? Pour quelles raisons les auteurs du dix-neuvième siècle ont-ils autant mis en scène celle-là dans celle-ci ? Quelle Histoire est présente dans les écrits, et en quoi cette place de l'Histoire va-t-elle se trouver en partie liée à la question de la mémoire ? C'est dans ce vaste débat d'idées que s'inscrit le second chapitre de La Confession d'un enfant du siècle, d'Alfred de Musset. [...]
[...] Ou n'est-ce que le reflet de la perte de repères et d'idéaux ? C'est certainement tout cela à la fois et cela amènera la génération de la restauration à refuser son ascendance, ainsi que l'attestent ces termes : Or du passé ils n'en voulaient plus, car la foi en rien ne se donne[6]. La jeunesse de la restauration est en effet sans repère par abus de repères. Les adultes n'ont rien à proposer qui ne soit déjà essayé ou trahi ; c'est en mettant tout ceci en exergue que Musset donne véritablement à voir la rupture s'étant opérée entre les générations. [...]
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