Dans le sulfureux et unique roman épistolaire de Choderlos de Laclos intitulé "Les Liaisons dangereuses", l'intrigue se noue autour de l'histoire du Vicomte de Valmont et de Mme de Merteuil, deux libertins de Paris au XVIIIème siècle. La confrontation finale entre ces deux personnages se scelle après les lettres CLVIII et CLIX, les ultimes billets qu'ils s'adressent. C'est par un tour aux intentions nuisibles que la Marquise, peu avant ces lettres (plus précisément seize lettres auparavant), incite Valmont à consommer totalement sa rupture avec la Présidente de Tourvel. Cependant, après avoir recopié la missive, Valmont est raillé par Mme de Merteuil qui lui refuse ce qui lui est alors dû : une nuit avec elle. Le Vicomte, dans un élan défiant la Marquise, n'obtint alors pour seul prix, à la lettre CLIII, que « la guerre ».
[...] Enfin la Marquise est si bien prise au piège que Valmont prend aussi bien la peine de lui prédire ce qu'elle devra subir prochainement. Ainsi, tant par le rappel d'un passé irréel car empêché par Valmont, que par le contrôle du temps et, par conséquent, de chaque phase qui ont mené à la réussite de son dessein, le Vicomte fait la démonstration d'une grande habileté dans la vengeance qu'il a d'autant plus de plaisir à savourer qu'il rappel ponctuellement combien il la domine. II] Une volonté de domination au delà de la vengeance. [...]
[...] Cependant, même si cela est déjà fort explicite, le Vicomte n'hésite pas à y revenir à plusieurs reprises, comme à la ligne 11 il vous l'a prouvé cette nuit ou encore à la ligne 23, plus explicite lorsqu'il écrit m'a fait désirer pour vous l'épreuve de cette nuit Ainsi le Vicomte prend un soin infini à rappeler la nuit que la Marquise a passé, en insistant significativement sur sa solitude, mais aussi sur son abstinence imprévue. Par ailleurs, Valmont montre combien il souhaite se venger de Mme de Merteuil en tentant, à tous les niveaux, d'isoler cette dernière. [...]
[...] Ligne 4 et 5 ; vous n'aurez point de rivales à craindre ligne 10 et 11). Il l'exprime ensuite de façon explicite : rien n'était plus facile ligne 24. (procédé d'exagération) et il n'a pas balancé un moment ligne 36 ainsi qu'à la ligne 33 avec la répétition de l'adverbe de négation rien dans oh ! Ce n'était rien, presque rien Valmont domine tous les acteurs qui eux-mêmes ont participé à piéger la Marquise : Cécile de Volanges domine elle-même Mme de Merteuil par le fait qu'elle est parvenue à obtenir l'amant avec tant de facilité. [...]
[...] Dans le sulfureux et unique roman épistolaire de Choderlos de Laclos intitulé Les Liaisons dangereuses, l'intrigue se noue autour de l'histoire du Vicomte de Valmont et de Mme de Merteuil, deux libertins de Paris au XVIIIème siècle. La confrontation finale entre ces deux personnages se scelle après les lettres CLVIII et CLIX, les ultimes billets qu'ils s'adressent. C'est par un tour aux intentions nuisibles que la Marquise, peu avant ces lettres (plus précisément seize lettres auparavant), incite Valmont à consommer totalement sa rupture avec la Présidente de Tourvel. [...]
[...] Enfin le style de l'épistolier incite à ressentir un certain contentement de sa part, qui naît dans l'intention d'humilier la Marquise. Valmont aimait sincèrement la Présidente de Tourvel. Pourtant il n'a pas hésité à recopier la lettre de la Marquise indiquant combien il souhaitait se séparer d'elle et qui fut rédigée d'une telle manière que Mme de Tourvel en tomba gravement malade avant de mourir. Valmont l'a ainsi perdu pour un pari que la Marquise refuse de respecter. Voilà pourquoi, dans le billet qu'il nous est donné à analyser, le Vicomte adopte un ton et une posture vindicatifs. [...]
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