Étude de Littérature s'interrogeant sur les origines d'un nouveau genre de comédie à partir de l'œuvre La Double Inconstance de Marivaux.
Problématique générale : Marivaux, à l'origine d'un nouveau genre de comédie ?
Marivaux, qui déclarait ne pas apprécier Molière, semble rompre avec le maître de la comédie classique du XVIIe. Ses pièces semblent avoir davantage de parenté avec les pièces de Beaumarchais, postérieures de quelques décennies.
[...] Etude d'une œuvre théâtrale intégrale : La double inconstance Marivaux Problématique générale : Marivaux, à l'origine d'un nouveau genre de comédie ? Une nouvelle comédie ? Marivaux, qui déclarait ne pas apprécier Molière, semble rompre avec le maître de la comédie classique du XVIIème. Ses pièces semblent avoir davantage de parenté avec les pièces de Beaumarchais, postérieures de quelques décennies. Un rejet des règles classiques ? La comédie classique se caractérise par des règles invariables et incontournables, que Marivaux respecte globalement : L'unité de lieu : toute l'action se situe dans le palais du prince ; L'unité de temps : l'action se déroule bien en une journée : les deux paysans sont enlevés le matin et les mariages sont décidés le soir ; L'unité d'action : l'intrigue repose entièrement sur le mariage du prince avec Silvia. [...]
[...] A cet égard, La Double Inconstance peut être lue comme une dénonciation des abus du pouvoir. Le Prince, qui est l'être le plus puissant du royaume, entend coûte que coûte satisfaire ses désirs. Qu'il se refuse à user de violence ne change rien : tout est mis en œuvre pour que le plus fort gagne. Dans cet univers impitoyable, seuls comptent les intérêts supérieurs du Prince Une critique du pouvoir En ayant fait enlever Silvia, le Prince n'a pas seulement abusé de son pouvoir. [...]
[...] Il ouvre ainsi la voie à la satire des mœurs de la Cour et à la critique du pouvoir Une satire des mœurs de la Cour La position qu'Arlequin et Silvia occupent à la Cour du Prince est, dans ce domaine, assez proche de celle d'Usbek et Rica, dans Les Lettres persanes, de Montesquieu. Les jeunes villageois, qui ignorent tout des pratiques aristocratiques, sont comme étrangers au palais. Ces êtres ingénus, que la vie sociale n'est pas encore parvenue à corrompre, découvrent avec stupéfaction les artifices de la vie mondaine. [...]
[...] Le fait que Marivaux ait confié La double inconstance aux Comédiens Italiens en apporte la preuve. La présence de divertissements, sorte d'intermèdes chantés et dansés, placés entre les actes ou à la fin de la pièce, témoigne de ce désir de distraire le public. Mais la comédie doit aussi susciter une réflexion morale : La double inconstance se clôt sur un second divertissement constitué, selon les propos du Mercure, d'un air italien et de quelques danses Un lecteur attentif remarquera toutefois que ce court spectacle n'a pas pour unique fonction de distraire le public. [...]
[...] Arlequin se moque de lui en jouant les naïfs. Arlequin se montre plus subtil qu'on ne l'imagine, cf avec Lisette ou avec le seigneur (II et III, voire le prince (III, Le comique de langage Les apartés : la tentative de séduction galante qu'opère Lisette peut amuser le spectateur : dès la première réplique de la scène, Arlequin se retire au coin du théâtre pour exprimer à part sans que les autres personnages ne l'entendent, les sentiments que lui inspire la venue de Lisette Je gage que voilà une éveillée qui vient pour m'affriander d'elle Le public sait que Lisette ne parviendra pas à ses fins ; quoi qu'elle fasse, cette dernière tombera dans le piège que lui tend Arlequin. [...]
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