Aumônier des Nonnes, Contes de Canterbury, Geoffroy Chaucer, étude de l’incipit, dimension hautement satirique,
Place importante accordée à l'expérience : « d'âge assez avancé », comme une annonce d'une morale à tirer de ce conte.
Texte lié à une certaine tradition, récit-cadre et récit encadré dans lesquels sont enchâssés d'autres courts récits.
[...] Plan détaillé de commentaire composé de texte Etude de l'incipit du conte de l'Aumônier des Nonnes, de Une pauvre veuve, d'âge assez avancé à Les animaux parlaient et chantaient comme nous. INTRODUCTION : Place importante accordée à l'expérience : d'âge assez avancé comme une annonce d'une morale à tirer de ce conte. Texte lié à une certaine tradition, récit-cadre et récit encadré dans lesquels sont enchâssés d'autres courts récits. Problématique : Comment est-ce que Chaucer, par un texte ancré dans une longue tradition, inscrit le récit de l'Aumônier, par divers contrastes, dans une dimension hautement satirique ? [...]
[...] Un texte tout en contrastes Contrastes sur le plan social Multiplication des termes appartenant tant au champ lexical de la richesse qu'à celui de la pauvreté : opposition forte entre la femme et le coq : La veuve est dite pauvre vivant dans une bicoque elle faisait maigre (c'est-à-dire qu'elle jeûne), qu'elle a le sobre manger : la veuve correspond à l'idéal religieux de la sobriété, de la mesure Contrastes sur le plan syntaxique Le coq, lui, voit tous ses qualificatifs exprimés dans des tournures superlatives : plus joyeuse que plus précis que plus blancs que plus rouge que pur corail à la luxure donc, au péché de gourmandise par rapport à la veuve, de même que Pertelote est celle dont la gorge brillait des plus belles teintes De plus, ce qui renvoie à la femme est exprimé par la négation, par l'absence, donc point de goutte point d'indigestion Plus largement, le texte est construit en deux parties, ce qui provoque un balancement entre la veuve et le coq, qui accentue d'autant plus le contraste lexical et syntaxique Contraste entre anonymat et banalité La veuve est anonyme, elle n'est nommée que par la veuve Les animaux, eux, sont nommés, ils ont des prénoms, Pertelote et Chanteclair, et la brebis, Margot, a même un prénom humain. De plus, Pertelote est désignée par Madame Pertelote ce qui accentue l'humanisation que connaissent ses animaux, tandis que la veuve, elle, n'est reléguée qu'au second plan III. Un texte à visée satirique et didactique L'efficacité didactique L'humanisation des animaux est un procédé rhétorique très efficace : les traits moraux sont soulignés, catégorisés, ils permettent une lecture plus claire des personnages, qui sont renvoyés à leurs passions. [...]
[...] La thématique de la nourriture Le motif de la nourriture ajoute lui aussi à la satire, au grotesque. De plus, si l'on se réfère à l'allégorie de la connaissance portée par la nourriture dans le texte rabelaisien intitulé Gargantua, on peut ici voir que la nourriture renvoie, comme nous l'avions évoqué en introduction, à un certain savoir, à une expérience à acquérir, qui annonce d'autant plus la morale finale. Intertextualité avec Jean de la Fontaine Ce texte rappelle fortement celui que Jean de la Fontaine a écrit quelques années plus tard, et notamment Les Obsèques de la Lionne extrait de ses Fables : humanisation des animaux, thématique de la nourriture (âne tué pour voir mangé l'herbe du cloître voisin), expressions similaires Haro, au secours ! [...]
[...] chez Chaucer, On cria haro sur le baudet chez La Fontaine) Même efficacité didactique, motif de la fable, de la morale finale très similaires, même démarche d'enseignement du lecteur : alliance entre le plaire et l'instruire, c'est le placere et docere, l'idéal littéraire et didactique par excellence. CONCLUSION : Texte d'une grande efficacité didactique, qui prépare progressivement le lecteur à la morale finale, en attirant son attention élément par élément, pour un meilleur enseignement, qui allie l'intérêt moral et le plaisir de la lecture. [...]
[...] La tradition de la fin'amor Place dominante de Pertelote, comme maîtresse du jeu de l'amour, elle domine Chanteclair : elle possédait entièrement son cœur Rythme ternaire : Raffinée, intelligente et gracieuse : qualités requises chez la femme courtoise, elle correspond à l'idéal courtois Cf. Les Lais de Marie de France, place dominante de la femme dans le lai du Malheureux cf. Pyrame et Thisbé La tradition classique Multiplication des épisodes mythologiques : Voyez Andromaque, chère épouse d'Hector, Le jour où Hector devait perdre la vie : Elle avait rêvé la nuit précédente Que la vie d'Hector était condamnée Si ce jour-là il allait au combat. Elle l'avertit mais sans succès : Malgré ses efforts, il partit combattre, Tombant aussitôt sous les coups d'Achille. [...]
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