Voltaire est un auteur du XVIIIe siècle qui affectionne le genre du conte populaire. Ainsi, après avoir écrit, notamment, Zadig ou la destinée ainsi que Candide ou l'optimisme, il publie L'Ingénu, histoire véritable, tirée des manuscrits du Père Quesnel.
Le texte que nous allons étudier est extrait du chapitre vingt de L'Ingénu. Il s'agit du dernier paragraphe de l'œuvre. Il en constitue donc son excipit et se présente comme la conclusion du conte philosophique de Voltaire. Aussi, en quoi ce passage répond-il aux codes traditionnels de fins de conte ? Respecte-t-il d'ailleurs les conventions habituelles des fins de contes ?
Nous allons voir que cette fin apparemment classique est représentative de l'œuvre de Voltaire puisque le conte se clôt sur une dernière satire et dénonciation du pouvoir et entend réfléchir à une question philosophique.
[...] L'imprécision de la locution quelque chose est d'ailleurs significative car elle laisse une place au hasard et montre que le philosophe pense encore que son destin est dirigé par la Providence. Mais il faut nous rappeler qu'il ne s'agit pas là de la seule conclusion du conte. Nous ne devons pas oublier que cette formule est subjective : elle est attribuée à Gordon, comme nous l'indique l'adjectif possessif sa devise et ne peut donc s'appliquer qu'à lui personnellement. Cette morale découle en fait de son parcours, qui s'est révélé être paradoxalement positif, puisque c'est en prison que Gordon a pu connaître l'amitié. La seconde morale suit directement la première. [...]
[...] I / Une fin classique Le dernier paragraphe se présente comme une fin classique d'un conte, à peine revisitée. Voltaire se livre ainsi à une revue de tous les personnages. A la façon d'une mise en scène théâtrale, le dernier paragraphe fait réapparaître chaque personnage du conte, dans ce qui ressemble à un rappel final des protagonistes de l'histoire. Cette énumération commence par le Huron, qui était, avec Mlle de Saint-Yves, l'un des héros du conte. Les destins de ces deux personnages restent d'ailleurs liés, malgré la mort de la belle Saint-Yves, qui a profondément meurtrie l'Ingénu : Il ne parlait jamais de cette aventure sans gémir, et cependant sa consolation était d'en parler. [...]
[...] sucre candi reliés en maroquin paraît au lecteur tout à fait injustifiée. Mais si l'on y réfléchit bien, ces récompenses sont de simples biens matériels. Les personnages chers à Voltaire, que l'on aurait pu croire lésés, sont en fait récompensés à la hauteur de leurs qualités. Ils acquièrent, grâce à leurs expériences, de nouvelles valeurs morales. L'Ingénu devient ainsi un guerrier et un philosophe intrépide (paragraphe précédent). Quant à Gordon, il vécut avec l'Ingénu jusqu'à sa mort dans la plus intime amitié L'hyperbole insiste ici sur la force du lien qui unit nos deux personnages, tout comme la formule jusqu'à sa mort : on peut voir dans celle-ci un écho du culte amoureux que le Huron porte à Mlle de Saint-Yves jusqu'au dernier moment de sa vie Le texte nous dit aussi que le vieillard tire un enseignement spirituel de ce qu'il a vécu : il oublia pour jamais la grâce efficace et le concours concomitant (deux notions essentielles du jansénisme), le groupe prépositionnel à jamais soulignant le caractère définitif de sa ‘conversion'. [...]
[...] II / Un excipit satirique Nous avons vu que, tout au long du conte, Voltaire exerçait avec habileté sa verve ironique et satirique. Or, l'excipit ne fait pas défaut à cette pratique de Voltaire, et c'est là une caractéristique particulière de cette fin de conte. L'Ingénu s'achève en effet sur une dernière critique des figures du pouvoir. Nous avons tout d'abord une critique de la religion. La récompense du père Tout-à-Tous, qui consiste principalement en des denrées alimentaires, tourne en dérision la gourmandise légendaire des gens d'Église. [...]
[...] Il s'agit du dernier paragraphe de l'œuvre. Il en constitue donc son excipit et se présente comme la conclusion du conte philosophique de Voltaire. Aussi, en quoi ce passage répond-il aux codes traditionnels de fins de conte ? Respecte-t-il d'ailleurs les conventions habituelles des fins de contes ? Nous allons voir que cette fin apparemment classique est représentative de l'œuvre de Voltaire puisque le conte se clôt sur une dernière satire et dénonciation du pouvoir et entend réfléchir à une question philosophique. [...]
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