Étude d'un corpus, thème du monstrueux, fantastique, Freaks, Matin Brun, Le Journal d'un Fou, A s'y méprendre, nouvelles, apologue, personnages de cirque, handicap, monstruosité morale, commentaire de texte
Notre corpus est constitué de 4 oeuvres à visée argumentative et dénonciatrice, qui se rejoignent sur le thème du "Monstrueux" dans la vie de tous les jours. La première est l'oeuvre cinématographique Freaks, sortie en 1932, réalisée par Tod Browning ; la seconde est la nouvelle Matin Brun, de Franck Pavloff, publiée en 1998 ; la troisième est la nouvelle Le Journal d'un Fou, de l'écrivain russe Nicolas Gogol, parue en 1835 dans le recueil Arabesques ; et la dernière oeuvre, à s'y méprendre, est un apologue (récit bref à morale) écrit par de Villiers et tiré de ses Contes cruels publiés en 1883.
On tachera ici d'expliquer en quoi, finalement, le monstrueux ne relève pas du fantastique. Pour cela, nous traiterons donc les différentes formes du "Monstrueux", mises en scène dans les différentes oeuvres étudiées, ou du moins ce qui semble être une monstruosité, en étudiant les variations de ce thème selon les points de vue ; et pour finir nous relèverons les apparitions fantastiques dans certains des textes et nous démontrerons que le monstrueux n'y est aucunement rattaché.
[...] On remarque ainsi que certains des textes traitent de la forme la plus évidente de la monstruosité : l'être monstrueux par son physique. C'est notamment le cas des personnages de Freaks ; en effet, le film met en scène un cirque constitué de handicapés, « hommes de foire » formant leur propre communauté : on peut ainsi y observer de véritables sœurs siamoises, des nains, un homme tronc, une femme à barbe, un demi-homme, une femme sans bras Ces personnages jugés « anormaux » sont tout de même à priori capables de vivre de la même manière que les gens « ordinaires » : on voit l'homme tronc allumer une cigarette alors qu'il n'a ni bras ni jambe, il se déplace par lui-même à l'aide de ses moignons ; la femme dépourvue de bras parvient à manger et se débrouiller avec ses pieds ; le demi-homme se déplace sur ses bras, etc. [...]
[...] Les actes de cet état s'apparentent à la mise en place d'un régime totalitaire marqué par une idéologie raciste, et c'est donc ce racisme qui caractérise la monstruosité morale de cet état. Enfin, dans le journal d'un fou, le personnage sombre peu à peu dans la folie en se bernant d'illusions concernant sa vie de petit fonctionnaire relégué aux basses taches, mais épris de la noble fille de son directeur (un amour bien entendu impossible). Ainsi, il devient persuadé d'entendre le chien de la jeune femme parler « c'est Medji qui prononçait ces mots », voir écrire « de ma vie je n'ai encore entendu dire que les chiens puissent écrire ». [...]
[...] Étude d'un corpus de quatre œuvres : en quoi le monstrueux ne relève-t-il pas du fantastique ? Notre corpus est constitué de 4 œuvres à visée argumentative et dénonciatrice, qui se rejoignent sur le thème du « Monstrueux » dans la vie de tous les jours. La première est l'œuvre cinématographique Freaks, sortie en 1932, réalisée par Tod Browning ; la seconde est la nouvelle Matin Brun, de Franck Pavloff, publiée en 1998 ; la troisième est la nouvelle Le Journal d'un Fou, de l'écrivain russe Nicolas Gogol, parue en 1835 dans le recueil Arabesques ; et la dernière œuvre, à s'y méprendre, est un apologue (récit bref à morale) écrit par de Villiers et tiré de ses Contes cruels publiés en 1883. [...]
[...] Or, Freaks, par exemple, cherche à remettre en question la frontière définie de la normalité en sensibilisant le public, constitué de personnes ordinaires, afin de remettre en question leur jugement sur les différences physiques. En outre, la monstruosité morale, même si elle est implicite et cachée derrière des visages justement si « banals », est bien présente dans la société, qui exclut la monstruosité physique sans se soucier de ces cas moraux, qui devraient pourtant bien plus inspirer le mépris et de dégoût. [...]
[...] Ainsi, Cleo, par son comportement méprisant et cruel, son attitude hautaine et supérieure vis-à- vis des autres personnages de la troupe, possède une âme monstrueuse, qui se cache derrière son corps de femme ordinaire ; alors qu'au contraire ses compagnons de spectacle possèdent un corps dit « monstrueux », mais cachent une âme bien humaine, bien saine. De la même façon, chez de Villiers, les hommes d'affaires ont aussi, sans conteste, une âme monstrueuse, l'auteur sous-entend même qu'ils en sont dépourvus, puisque leurs regards sont « sans pensées », ils ont « assassiné leurs âmes » afin « d'échapper aux obsessions de l'insupportable conscience », c'est-à-dire que ces hommes-là n'ont pas la moindre pitié, pas le moindre cœur, ils ne se soucient que de l'argent, sont hautains « la tête levée » ils cherchent à faire des affaires à tout prix, leurs portefeuilles étant continuellement « ouverts et leurs papiers dépliés auprès de chacun d'eux » ; il s'agit de personnages ternes « visages couleur du temps » (temps pluvieux) ; ce sont des véritables monstres à l'intérieur. [...]
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