L'Étranger est un roman d'Albert Camus, paru en 1942. Il fait partie du « cycle de l'absurde », trilogie composée d'un roman, d'un essai et d'une pièce de théâtre décrivant les fondements de la philosophie camusienne : l'absurde.
Le roman met en scène un personnage-narrateur, Meursault, vivant en Algérie française. Un homme que des circonstances extérieures vont amener à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort.
A ce stade du récit, Meursault a enterré sa mère, a rencontré Marie, qu'il avait connue antérieurement mais avec qui il ne s'était rien passé à l'époque, a écrit une lettre pour Raymond afin de faire revenir la maîtresse de ce dernier. Si le lecteur a pu être surpris jusqu'ici par la neutralité de la narration, il devient ici, très difficile d'accepter cette neutralité face aux événements décrits dans ce passage : scène d'amour avec Marie, mauvais traitement infligé par Raymond à sa maîtresse.
[...] Cela se dissimule sous les coups et les insultes. Ainsi, on retrouve les mêmes composants entre la relation de Raymond et sa maitresse, mais avec un autre effet. B _ Raymond et sa maitresse Là encore, l'épisode a été préparé car c'est par la lettre écrite par Meursault que la femme se retrouve chez Raymond. La souffrance de la victime est perceptible à travers ses hurlements. Meursault est ici coupable de n'être pas intervenu au moment critique. Le lecteur est ici érigé en juge. [...]
[...] En remontant, j'ai entendu une voix de femme dans la chambre de Raymond. Un peu après, le vieux Salamano a grondé son chien, nous avons entendu un bruit de semelles et de griffes sur les marches en bois de l'escalier et puis: «Salaud, charogne», ils sont sortis dans la rue. J'ai raconté à Marie l'histoire du vieux et elle a ri. Elle avait un de mes pyjamas dont elle avait retroussé les manches. Quand elle a ri, j'ai eu encore envie d'elle. [...]
[...] Cette différence creuse la faille du couple. Au début, c'était Meursault qui expliquait à Emmanuel ce qui se passait alors que c'est Marie qui explique à Meursault ce qu'il faut faire, aller chercher un agent B _ Problème du langage Meursault donne des explications même quand nous n'en avons pas besoin J'ai eu très envie d'elle Cette formule relance l'étrangeté de ce personnage qui explique son besoin de désir en quelque sorte. Conclusion Le passage est alors extrêmement cohérent car il poursuit le portrait de Meursault. [...]
[...] «Enlève ta cigarette de la bouche quand tu me parles», a dit l'agent. Raymond a hésité, m'a regardé et a tiré sur sa cigarette. A ce moment, l'agent l'a giflé à toute volée d'une claque épaisse et lourde, en pleine joue. La cigarette est tombée quelques mètres plus loin. Raymond a changé de visage, mais il n'a rien dit sur le moment et puis il a demandé d'une voix humble s'il pouvait ramasser son mégot. L'agent a déclaré qu'il le pouvait et il a ajouté: «Mais la prochaine fois, tu sauras qu'un agent n'est pas un guignol.» Pendant ce temps, la fille pleurait et elle a répété: m'a tapée. [...]
[...] Quand nous nous sommes rhabillés sur la plage, Marie me regardait avec des yeux brillants. Je l'ai embrassée. A partir de ce moment, nous n'avons plus parlé. Je l'ai tenue contre moi et nous avons été pressés de trouver un autobus, de rentrer, d'aller chez moi et de nous jeter sur mon lit. J'avais laissé ma fenêtre ouverte et c'était bon de sentir la nuit d'été couler sur nos corps bruns. Ce matin, Marie est restée et je lui ai dit que nous déjeunerions ensemble. Je suis descendu pour acheter de la viande. [...]
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