Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote se donne pour objectif de définir le souverain bien, autrement dit la cause finale de toutes les activités. Or nous avons vu que le bonheur est précisément ce bien recherché pour lui-même, tout à fait autosuffisant, et dont les autres biens ne sont que les moyens. Mais en quoi consiste ce bien souverain, qui n'est pas le bien absolu en soi, mais le bien suprême approprié à l'homme ? C'est au livre X qu'Aristote va formuler une réponse définitive : en effet, au chapitre 7, il exprime l'excellence de la vie contemplative ou activité théorétique (qui désigne un mode de connaissance n'ayant pas d'autre fin que la connaissance pour elle-même) comme aboutissement de l'essence propre à l'homme.
[...] Éthique à Nicomaque, Livre Chapitre 7 - Aristote Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote se donne pour objectif de définir le souverain bien, autrement dit la cause finale de toutes les activités. Or nous avons vu que le bonheur est précisément ce bien recherché pour lui- même, tout à fait autosuffisant, et dont les autres biens ne sont que les moyens. Mais en quoi consiste ce bien souverain, qui n'est pas le bien absolu en-soi, mais le bien suprême approprié à l'homme ? [...]
[...] En ce sens, la vie philosophique l'emporte sur toutes les autres, y compris celle de l'homme d'État. Enfin, Aristote ajoute à la liste des caractéristiques du bonheur présentée au livre l'argument du loisir. On peut alors rappeler qu'il a explicitement condamné le jeu comme un loisir, le loisir n'étant que le moyen de la répétition de l'activité sérieuse. Or ici, le loisir est compatible avec la contemplation, en opposition à la vie courante et aux vertus pratiques qui s'exercent toujours dans l'ordre des moyens ou des fins relatives. [...]
[...] L'argument du divin se présente en effet comme une septième raison de justifier l'excellence de la vie contemplative. Aristote explique ainsi que ce genre de vie est au-delà de l'humain et relève plutôt d'un dieu. La supériorité de la vertu de l'intellect sur les vertus morales correspond à la supériorité de cette part divine de l'homme que le sage transpose dans la contemplation ce n'est pas en tant qu'homme qu'on vivra de cette façon, mais en tant que quelque élément divin est présent en nous Cependant, Aristote précise que le fait que la contemplation dépasse les limites de la nature humaine ne signifie pas pour autant qu'il faille borner sa pensée aux choses humaines Il faut tendre à l'immortalité, tendre à imiter Dieu sans pouvoir y parvenir forcément dans la mesure du possible On peut donc dire que la contemplation se présente comme science recherchée du divin, mais également comme conscience aiguë des limites humaines pour l'atteindre. [...]
[...] En effet, ce plaisir provient du fait qu'en exerçant cette activité, le sujet éprouve sa perfection la plus propre, celle qui contribue à la perpétuer. En ce sens, la notion de plaisir est indissociable de l'activité théorétique. Cependant Aristote précise que la joie de connaître [est] une occupation plus agréable que la poursuite du savoir : autrement dit, la vie contemplative, du fait qu'elle constitue l'aboutissement du bonheur en tant que bien suprême, est forcément plus agréable que la recherche elle-même du savoir, puisqu'elle est désormais état stable et non-recherche. [...]
[...] Même si Aristote n'exclut pas l'avantage de la collaboration intellectuelle Sans doute est-il préférable pour lui d'avoir des collaborateurs le sage est l'homme qui réalise le mieux l'idéal d'autarcie il n'en est pas moins l'homme qui se suffit le plus pleinement à lui-même En outre, Aristote va avancer un autre élément qui justifie la contemplation comme bien suprême : l'argument selon lequel l'activité théorétique est recherchée pour elle-même. En effet, elle est la plus haute vertu, car elle est absolument finale et désintéressée, en opposition à une activité pratique qui serait un mouvement ou une action transitive qui trouverait le plaisir dans sa fin qui lui est extérieure. La contemplation trouve, au contraire, en elle sa fin et son plaisir. [...]
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