Léopold Sédar Senghor est un auteur sénégalais il est également le fondateur du mouvement de la négritude, il s'inscrit dans le courant des poètes européens modernes. En effet, il aborde à son tour après Baudelaire et Apollinaire, le thème de la ville et du monde urbain dans des poèmes en vers libres et dégagés de toute contrainte formelle.
Ainsi dans ce poème tiré de son recueil "Ethiopiques" publié en 1956 la ville est liée aux traditions africaines. Il dresse également un tableau contrasté de la mégalopole américaine tout en l'associant à l'univers du jazz (avec son sous-titre "Pour un orchestre de jazz : solo de trompette").
[...] Pour conclure, le poème À New York» de Senghor représente-t-il une ville à la fois fascinante et inquiétante, qui subjugue le poète avant de l'entraîner dans une angoisse toujours plus marquée. La personnification de la ville, qui semble au début suggérer une relation intime du poète avec le monde urbain, laisse place finalement à une forme d'oppression, une inquiétude que ressent le poète dans New York démesurément grand, qui a perdu tout lien avec la nature, et qui devient par conséquent dépourvu d'humanité. [...]
[...] La ville est liée alors à la fièvre», manifestation physique de la maladie, ainsi qu'au tourment, marqué par l'idée de brûlure véhiculée par les feux follets» et le cri des sirènes qui hurlent» de souffrances. Enfin, la couleur des rues, livide renforce le mal-être renvoyé par la ville, capable seulement d'amours hygiéniques falsifiées, sans passions, édulcorées. Enfin, New York devient dans le poème un espace sombre et mortifère, aux antipodes de la beauté initialement décrite. En effet, on retrouve la présence d'un champ lexical de la mort, mort des oiseaux»qui tombent», mais aussi peut-être des habitants, reliés aux cendres des terrasses. [...]
[...] On constate la présence du vocabulaire du corps humain jambes, yeux, sourire, tête associé à la beauté De plus, l'admiration de Senghor est perceptible à travers l'apostrophe au premier vers New York ! et le terme confondu qui souligne l'émotion que ressent le poète. On remarque que cette impression est la première de fait d'abord est répété aux vers 1 et mais l'emploi des possessifs de la deuxième personne tes yeux ton sourire souligne une certaine intimité avec la ville, un lien presque amoureux. [...]
[...] "Éthiopiques", Léopold Sédar Senghor (1956) - New York" Léopold Sédar Senghor est un auteur sénégalais il est également le fondateur du mouvement de la négritude, il s'inscrit dans le courant des poètes européens modernes. En effet, il aborde à son tour après Baudelaire et Apollinaire, le thème de la ville et du monde urbain dans des poèmes en vers libres et dégagés de toute contrainte formelle. Ainsi dans ce poème tiré de son recueil éthiopique publié en 1956 la ville est liée aux traditions africaines. [...]
[...] La solitude est d'ailleurs annoncée dès le sous-titre du poème solo de trompette», qui relie le texte à la fois à la mélancolie du jazz de la trompette et au chant d'un homme isolé. En outre, la ville est présentée, surtout dans la deuxième partie de poème, comme un monde malade et inquiétant, perçu à travers l'angoisse croissante du poète. Cette angoisse vient s'opposer à l'émerveillement des premiers temps, avec l'inscription d'une réaction dans la durée. Au d'abord» du vers 1 répondent les deux indications chronologiques quinze jours» et trois semaines» qui appellent le changement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture