Fiche de l'oeuvre Dom Carlos
Les ?uvres chères au début XVII° siècle sont les romans précieux, comme l' Astrée d'Honoré d'Urfé ou Le Grand Cyrius de Mlle de Scudéry. Ils sont d'un volume considérable et placent leurs protagonistes dans des époques lointaines (l'Antiquité) ou imaginaires. Le lectorat, en grande partie oisif et féminin, est étonné à la publication en 1672 du Dom Carlos de Saint Réal qui situe ses personnages dans un passé proche et qui porte le sous titre de Nouvelle historique, impliquant dés lors la brièveté du récit et sa valeur authentique.
[...] Elle maîtrise ses passions car elle a conscience de son rôle et de son devoir contrairement à l'infant espagnol. L'auteur devient un fervent défenseur de son pays, la France, par l'intermédiaire de la fille aînée de Valois : c'est la vertu et la réputation d'une fille de France qui est en jeu dit Dulong. Ainsi, même s'il n'est pas un historien accompli, il n'est pas non plus un romancier ordinaire : il ne conte pas pour conter. Et si Saint Réal n'est pas réellement un historien, il se fait journaliste du XVII°siècle. [...]
[...] Cet aspect est incarné par deux personnages purement fictionnel ; la princesse d'Eboli et Dom Juan. L'un comme l'autre cherche à s'approcher des personnalités influentes de la cour pour posséder un libre accès aux problèmes gouvernementaux et agrémenter leur ascendance dans l'aristocratie de l'époque. Tout deux cherchent de prime abord à se faire aimer par une personnalité de sang royal ; respectivement, Dom Carlos et la reine Elisabeth. Cependant, devant l'échec de leur entreprise, ils s'allient et décident de monter ce couple contre le roi pour arriver à leur fin. [...]
[...] Pourtant, il estime dommage que ceux-ci aient toujours fait l'impasse sur une histoire d'amour qui mérite d'être relatée. Ainsi, l'auteur place ses deux protagonistes, Dom Carlos et le reine Elisabeth dans un contexte historique et temporel bien défini : l'Espagne sous le règne de Philippe II, fils de Charles Quint. De même que l'auteur, pour attester toute sa bonne volonté à être fidèle à la vérité, n'hésite pas à citer les sources qu'il utilise tout au long du roman. Après l'avis, il indique : Cette histoire est tirée de tous les auteurs espagnols, De même que dans le portrait qu'il est fait du personnage éponyme : Dom Carlos n'était pas régulièrement bien fait L'auteur ajoute une astérisque pour indiquer d'où lui provient cet indice : Brantôme dans Philippe II Ces sources sont dévoilées tout au long de la nouvelle et servent de base à la production du récit. [...]
[...] Effectivement, en choisissant la thèse de l'empoisonnement pour la reine Elisabeth, fille de France, l'auteur rallie l'Espagne et son pouvoir à la cause de son roi, Louis XIV. De même, en créant une victime de l'inquisition en la personne de l'infant, l'auteur se place dans les bonnes grâces de son souverain puisqu'il est hostile à ce pays. Le récit devient tendancieux et anti-espagnol, puisque l'Histoire du XVI° siècle se met au service de l'Histoire du XVII°siècle. De même que la cour d'Espagne paraît être un lieu sombre où il est impératif de se plier aux règles, Elisabeth porte en elle la raison et la beauté française. [...]
[...] Comme la chute de cheval de Dom Carlos. Car s'il fut blessé lors de son séjour à Alcala c'est en poursuivant une chambrière et non pas pendant un tournoi, mais le résultat n'est pas le même pour le déroulement de l'action. Enfin, d'autres aspects du Dom Carlos sont tout simplement le fruit de l'imagination de l'auteur qui invente sans vergogne des évènements pour que l'histoire et non plus l'Histoire soit crédible, vraisemblable et emporte le lectorat dans un enchevêtrement d'actions rocambolesques. [...]
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