Avec les "Essais sur la peinture", qui ont été écrits à la suite des Salons, Diderot donne un petit traité de peinture, dans lequel il énonce les principes qui sont à la base de ses jugements pratiques. C'est un ouvrage esthétique à part entière, à la fois philosophique quand il définit les principes du Beau, et didactique quand il donne des conseils concrets aux peintres pour réussir leurs tableaux.
Le passage qui nous intéresse appartient au dernier « chapitre » des Essais. Après avoir donné son point de vue sur les différentes parties qui composent l'art de la peinture (dessin, couleur, clair-obscur, expression et composition), qui sont plutôt des indications techniques, il rédige un « petit corollaire » à tout cela.
Nous verrons comment, dans ce passage Diderot traite non plus de la technique, mais des principes du Beau.
[...] On voit d'ailleurs ici que D. donne une réflexion sur le Beau et l'art en général, pas seulement la peinture puisque cet exemple est tiré du théâtre. Pour D. pour être un bon artiste il faut donc avoir ce secret, qui serait le mélange du génie et de la faculté à choisir les bons sujets. On remarque que D. a raccourci un peu sa définition des bons sujets par rapport au Salon de 67 : ce qui était l'homme accablé sous le joug les plus généreux se résume ici à des pères, des mères, des femmes, en enfants c'est à dire à la cellule familiale. [...]
[...] Dans cette phrase qui a un mouvement ternaire très régulier, D. applique donc le problème des trois corps à notre univers, en prenant à la place des points indéterminés le soleil, la lune et la terre. C'est cela qui peut faire penser au cosmos grec : ce qui est beau est ce qui est ordonné, et ordonné dans un ordre nécessaire. L'évocation du jour, de la nuit, et du globe souligne ce caractère d'harmonie et de totalité. En rapprochant les trois dernières lignes de ce mouvement avec un passage du Salon de 67, on peut savoir qui sont les 2 poètes évoqués ici. [...]
[...] Tout en donnant l'illusion du vrai, il doit inviter le spectateur ou le lecteur à vivre le tableau en suscitant son imagination. C'est ce qu'illustre la dernière phrase du passage je rentre en moi-même, et je rêve Conclusion Diderot arrive bientôt au terme de son ouvrage les Essais sur la peinture. Ici il illustre concrètement sa conception d'un beau tableau, qui vient appuyer sa démonstration. En fait, Diderot se montre ici plus philosophe que critique d'art, en développant une argumentation visant à défendre sa conception du Beau. [...]
[...] La dernière phrase de ce paragraphe, adresse directe au sophiste avec la 2e pers. du sing., confirme la part importante que joue le corps dans l'appréciation de la beauté (indications anatomiques cœur entrailles associées à des verbes de mouvement frémir et s'émouvoir qui vient du latin movere = mettre en mouvement). On remarque l'antithèse entre le verbe avoir tort qui suppose un raisonnement, et les verbes de mouvement involontaire, qui indique bien l'impossibilité pour le corps de tricher face à la beauté. [...]
[...] Après avoir donné son point de vue sur les différentes parties qui composent l'art de la peinture (dessin, couleur, clair-obscur, expression et composition), qui sont plutôt des indications techniques, il rédige un petit corollaire à tout cela. Nous verrons comment, dans ce passage Diderot traite non plus de la technique mais des principes du Beau. On peut le partager en trois mouvements : - s'émouvoir : pose le problème de la subjectivité du Beau - (11-21) le vrai . enfants : adopte la conception des Anciens (nous verrons pourquoi) - (22-33) je vois . je rêve : hypotypose lui permettant d'appuyer son raisonnement. [...]
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