Dans le chapitre « De ménager sa volonté » (III, 10) publié en 1588, Montaigne prolonge la réflexion qu'il avait entamée dans le chapitre précédent « De la vanité » qui s'interrogeait sur les raisons poussant les hommes à voyager. Montaigne avoue ici qu'aux devoirs envers autrui, il préfère ce qu'il se doit à lui-même.
Après avoir évoqué les « vacations farcesques » de la plupart des gens, il évoque sa propre philosophie de vie, établir une séparation bien claire entre Montaigne, homme privé et Montaigne, maire de Bordeaux.
On peut se demander comment ces considérations sur la nécessité de l'authenticité personnelle en toutes situations répondent au projet de Montaigne de « se peindre » (Avis au lecteur).
[...] Mais Montaigne pousse encore plus la connaissance de soi : il marque une nette différence entre ce qu'il est en tant que membre de la société et en tant que personne privée. Cette séparation, mal connue chez d'autres comme il le montre avant, Montaigne en fait la condition première de sa liberté fondamentale qu'il souhaite enseigner aux autres. On note en effet que Montaigne laisse quelques indications dans ce chapitre pour bien allier rôle public et vie privée comme le montre l'utilisation récurrente dans ce passage du verbe falloir. [...]
[...] Les essais de Montaigne, chapitre III De ménager sa volonté Dans le chapitre De ménager sa volonté (III, 10) publié en 1588, Montaigne prolonge la réflexion qu'il avait entamée dans le chapitre précédent De la vanité qui s'interrogeait sur les raisons poussant les hommes à voyager. Montaigne avoue ici qu'aux devoirs envers autrui, il préfère ce qu'il se doit à lui-même. Après avoir évoqué les vacations farcesques de la plupart des gens, il évoque sa propre philosophie de vie, établir une séparation bien claire entre Montaigne, homme privé et Montaigne, Maire de Bordeaux. [...]
[...] Comme d'habitude dans Les Essais, et pour répondre à son projet initial, Montaigne critique les autres pour mieux parler de lui-même. Il donne sa philosophie de la vie publique en en une phrase : Le Maire et Montaigne ont toujours été d'une séparation bien claire Montaigne, contrairement à beaucoup parvient donc à faire la distinction entre son rôle public et son moi privé. Il avoue d'ailleurs ne pas savoir s'engager si profondément et si entier et se dit donc incapable de s'impliquer autant dans sa profession que le font certains. [...]
[...] D'autant que Montaigne poursuit sa leçon en montrant les conséquences de ce travestissement public et privé. Certaines personnes ne s'intéressent alors aux hommes d'apparence uniquement pour leur personne : Je ne puis leur apprendre à distinguer les bonnetades qui les regardent de celles qui regardent leur commission, ou leur suite, ou leur mule Ne s'en tenir qu'à son rôle public rendrait difficile la distinction entre les relations sincères et les gens intéressés. Montaigne est donc bien l'exemple à suivre. Comme lui, il conseille de distinguer rôle public et vie privée pour être toujours capable de reconnaître ses amis et savoir jouir de soi à part et se communiquer comme Jacques et Pierre, au moins à soi-même. [...]
[...] Le risque est alors d'en arriver à confondre les deux. Or, nous ne savons pas distinguer la peau de la chemise Certains ne parviennent plus à se distinguer de leur rôle public et perdent leur naturel. Montaigne illustre alors cette idée par une image qui ridiculise les hommes d'apparence : jusque pendant leur digestion, ils restent dans leur rôle public et entraînent leur office jusqu'en leur garderobe Mais ce n'est pas seulement de confondre moi public et moi privé que leur reproche Montaigne. [...]
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