Essais, extrait du Livre III, chapitre 6 : Des coches - Montaigne

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Essais, extrait du Livre III, chapitre 6, Des coches, Montaigne

Résumé du document

C'est au siècle de Montaigne qu'on découvre un Nouveau Monde, les explorateurs apportant à la vielle Europe les récits et merveilles de l'Amérique et des contrées d'Asie. Dans ce chapitre, « Des coches » du livre 3, il est bien question de voyage vers ce Nouveau Monde, après une partie dédiée aux transports royaux et aux finances royales, mais ces voyages fabuleux sont ternis par le pillage et le massacre que dénonce Montaigne dans ce passage. Le lien entre le titre du chapitre et son contenu n'est pas évident, voire trompeur, comme dissimulé, on observe alors plus loin dans ce chapitre une véritable critique très virulente des colons et des pouvoirs royaux et religieux qui leur sont associés compte tenu de leur méfait en ces terres nouvelles.

Extraits

[...] Le passage étudié, plus ou moins fictif, retrace la rencontre entre des colons espagnols et des indigènes où Montaigne met en place un dialogue mettant en avant la cupidité et la malveillance de ces colons. On peut se demander alors : quel portrait précis donne Montaigne de ces deux peuples en oppositions et quel type de critique en émane-t-il ? Pour mieux appréhender le sens véritable de ce texte nous pouvons nous focaliser tout d'abord sur le portrait que donne Montaigne de ces deux peuples et de la situation dans laquelle se déroule ce dialogue avant de s'intéresser à l'argumentaire des deux antagonistes pour enfin finir sur la critique engagée par ce dialogue. [...]

[...] Ici nous avons l'image du bon sauvage, de cannibales, lancée par Montaigne dès son livre 1. En effet dès le chapitre 31 du livre Montaigne dépeint l'image d'un sauvage noble et proche de la nature, à son état d'enfance non encore affligé de la corruption des sociétés européennes et il y fait référence à la fin de son passage avec cannibales”. Ce bon sauvage, capable de cannibalisme qui dans la logique de ces peuples arbore non un côté monstreux, perçu par la culture européenne, mais une sorte d'hommage très positif; on retrouve alors les bases d'une critique contre l'ethnocentrisme de l'époque, ressenti dans tout le texte à travers l'attitude des colons. [...]

[...] Fidèles à leur tradition ils laissent de côté la proposition religieuse des colons. Dans cette partie de l'extrait Montaigne oppose deux argumentaires bien distincts et délimités qui comme les portraits, de par leurs contrastes s'emplifient mutuellement, les colons sont tournés d'avantage en ridicule et les Indiens ,des mots de Montaigne, ressortent de façon positive par rapport aux idées reçues de l'époque sur les peuples cannibales. De cette opposition d'idée en ressort de façon inévitable une critique virulente des protagonistes de ce marché des Indes De la critique à la perspective humaniste : On oberseve donc à partir des portraits et arguments mis en avant par Montaigne, de la mise en place d'une virulente critique. [...]

[...] On peut d'ailleurs observer cette méfiance dans les précautions armées des colons. Cependant ici c'est la situation qui s'inverse, ce transfert de comportement nous donne alors une population indigène vaillante, capable de répondant, disposant d'une morale et propre religion mais ils ne voulaient changer de religion opposé à des colons brutaux, à la basse rhétorique et prêts aux massacres contre des richesses en totale impiété. Cette impiété dont d'ailleurs le pape est vaforable, alors qu'il est question d'une évangélisation de ces peuples, quelle piètre image leur est donnée de cette religion. [...]

[...] Les identités religieuses et politiques européennes étant différentes de celles des indigènes ces demandes en deviennent injustifiées. Il est question selon les mots de l'auteur de remontrances de coutumes pour les colons, ne cherchant pas à être juste et raisonnable dans leur demande, on voit davantage que les jeux sont déjà faits et que le refus entraînera des représailles en rajoutant quelques menaces (ici l'atténuation posée par le quelques est en contraste total avec l'argumentaire grossier des colons produisant l'effet inverse en soulignant cette idée de menace). [...]