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Célèbre auteur humaniste, Montaigne rédige les Essais à la fin de la Renaissance. Dans son vaste et unique ouvrage, à l'aide de ses expériences personnelles et de ses lectures, il réfléchit sur la nature humaine et sur les questions qui agitent ses contemporains. Parmi celles-ci, on trouve l'éducation, les voyages et bien sûr la colonisation brutale du Nouveau Monde qui pose le problème de l'ethnocentrisme européen. Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre 31 du livre 1 qui s'intitule Les Cannibales. Dans ce chapitre, Montaigne lutte contre les préjugés qui condamnent les Indiens à la bêtise et à l'infériorité.
[...] C'est une situation absurde qu'un enfant dirige un pays puissant comme la France. On voit d'ailleurs l'ironie de Montaigne quand il dit « de grands hommes » au lieu des hommes grands. Il prépose l'adjectif grand ce qui montre que la valeur des gens c'est sa force, son courage tout ce que n'a pas l'enfant. Après avoir souligné le problème, les Indiens très intelligents donnent une solution qui est de choisir le dirigeant de pays. On voit l'habilité de Montaigne, il utilise les critiques des Indiens pour critiquer lui-même le pouvoir. [...]
[...] Ce refus à une valeur symbolique, en effet, il refuse tout intermédiaire parce que celui-ci va forcément arranger la vérité selon ses idées or Montaigne refuse tous les préjugés. On peut également remarquer que Montaigne à l'inverse du roi, va interroger les Indiens sur eux, sur leur mode de vie. Il s'intéresse aux Indiens alors que le roi s'en moque éperdument, il veut juste être admiré. Enfin, on remarque que Montaigne souligne la relativité et la fragilité du pouvoir. Chez les Indiens, on nomme un chef comme on le souhaite, chef, roi, capitaine . [...]
[...] Cet adjectif désigne à la fois la surprise et l'adoration. Montaigne prépare la suite, les Indiens ne vont pas tomber en admiration devant ce qu'ils ont vu, mais ils vont être surpris à l'inverse des Européens qui souhaitaient évoquer l'admiration. Ils répondirent par trois observations, hélas Montaigne en a oublié une. On voit ici toute la simplicité de Montaigne qui aurait pu dire qu'ils n'avaient fait que deux observations, il est sincère. Le silence des Indiens est bien sur un silence fructueux puisqu'ils en profitent pour observer avant de tirer des conclusions. [...]
[...] Là encore, on a une opposition avec le roi qui est tellement peu respecté qu'il a besoin de gardes pour se déplacer. Nous voyons ici une inversion des rôles, ce sont les Indiens qui font la leçon aux Européens avec beaucoup de logique et de sagesse. Montaigne termine sur une appréciation sur les Indiens avec une litote qui veut dire que ça va très bien pour les Indiens, ils sont intelligents. Cela signifie que les Indiens sont mal jugés parce qu'ils ne sont pas habillés comme des nobles, par conséquent ils ne sont pas considérés alors qu'ils sont tout à fait intelligents. [...]
[...] Ces inégalités d'autant plus absurdes et injustes que les Indiens ne connaissent pas et qu'ils ne mentionnent pas les causes de ces inégalités, c'est-à-dire une société divisée en trois ordres. Les Indiens trouvent bien sûr ces différences sociales d'absurdes d'abord parce qu'ils ne connaissent pas les causes, mais surtout parce qu'ils pensent que tous les hommes sont égaux. Comme précédemment dans leur critique politique, après avoir relevé un dysfonctionnement, les Indiens vont prodiguer des conseils et des solutions. Ils pensent que les pauvres doivent se révolter, faire une révolution. Nous avons ici des qualités des Indiens qui nous sont proposées. [...]
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