Montesquieu, esclavage, plaidoiyer, religieux, instrumentum, monstruosité, aux Princes d'Europe
Très clairement, la phrase introductive oriente le lecteur vers un plaidoyer. Montesquieu se met à la place d'un esclavagiste et fait mine de prendre la parole pour justifier leur action : « Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais ». Ensuite, les arguments s'enchaînent, un par paragraphe.
[...] Le lecteur est obligé de tout lire pour comprendre et parler. Cette présentation est bien évidemment volontaire de la part de Montesquieu qui, en feignant de prendre la parole à la place des esclavagistes, dénonce leurs actes. Ce texte est surprenant. Un lecteur inattentif pourrait croire que Montesquieu acquiesce l'avis des esclavagistes. En parlant par antiphrase, Montesquieu utilise l'ironie et il attend la surprise et une plus grande attention, disponibilité et intelligence. Il laisse le lecteur découvrir lui-même le cas et c'est à lui de comprendre. [...]
[...] De l'Esprit des lois, Montesquieu :« De l'esclavage des nègres » I. Étude des arguments avancés par les esclavagistes A. L'apparence cohérente Très clairement, la phrase introductive oriente le lecteur vers un plaidoyer. Montesquieu se met à la place d'un esclavagiste et fait mine de prendre la parole pour justifier leur action : « Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais ». Ensuite, les arguments s'enchaînent, un par paragraphe. [...]
[...] Ainsi, les esclavagistes apparaissent comme des êtres malhonnêtes, hypocrites. B. Une argumentation détournée pour justifier des actes Les esclavagistes n'aiment pas la contestation et pour eux, tous les arguments sont bons pour se défendre. Ils se livrent à un véritable génocide en toute légalité. Eux sont des hommes parce qu'ils ont de l'or, une âme, une religion, ne sont pas noirs. Les esclaves n'en ont pas car ils ne sont pas comme eux : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. [...]
[...] » Les arguments sont croissants : ils partent du matériel pour arriver au religieux. Le dernier paragraphe sert de conclusion. La culpabilité des esclavagistes est diluée dans une sorte de responsabilité collective. Les esclaves sont condamnées par les esclavagistes : « de petits esprits ». B. Une certaine habileté Les esclavagistes arrivent à présenter l'esclavage comme quelque chose d'utile pour l'économie, partagée par tout le monde : « Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. [...]
[...] Il emploie tout d'abord l'hyperbole pour décrire le corps des esclaves : « noir depuis les pieds jusqu'à la tête », « un corps tout noir » : l'insistance est suspecte. En effet, un blanc est forcément blanc des pieds à la tête. Alors, une personne de couleur l'est aussi. Ce n'est pas là un critère de sélection qui autorise l'esclavage. Mais les esclavagistes cherchent une excuse pour justifier leurs choix. Ils insistent sur la différence physique. De même, l'antiphrase est utilisée : « ils ont dû mettre en esclavage », comme si c'était une obligation alors qu'en réalité, ce n'est est pas une C'est un choix volontaire des esclavagistes. [...]
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