De l'esclavage des nègres, Montesquieu, inhumanité de l'esclavage, pseudo-logique, arguments odieux, discrédit interne
« De l'esclavage des nègres » est un célèbre texte de Montesquieu où, pour mieux fustiger l'esclavage des Noirs, il prétend au contraire le justifier par de nombreuses mauvaises raisons. Plutôt que de présenter une multitude d'arguments fondés contre l'esclavage, Montesquieu préfère présenter une multitude de mauvais arguments pour l'esclavage.
[...] Ce n'est donc pas un fait isolé que Montesquieu dénonce mais une logique d'oppression de certains peuples par d'autres. -Dénonciation des Occidentaux en général : Montesquieu désigne bien plusieurs fois les peuples d'Europe les princes d'Europe = c'est tout le fonctionnement et la logique d'oppression de la société occidentale qu'il faut remettre en cause. C'est également leur façon de penser, et leur logique incapable de se remettre en cause, ce qui est bien exprimé par la proposition suivante : Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande conséquence. [...]
[...] -Dénoncer une mauvaise façon de penser : le pousser vers un meilleur raisonnement : en effet, au-delà d'un simple sentiment de compassion. Montesquieu pousse le lecteur à considérer d'un œil neutre la logique des autres, des Noirs, à ne pas faire comme cet Occidental qui considère a priori que les Noirs n'ont pas le sens commun Montesquieu cherche à faire en sorte que le lecteur sorte de sa vision occidentalo-centrée, s'ouvre à la tolérance, et à l'ouverture aux autres raisonnements La question finale : une voie possible ? [...]
[...] La mise sur le même plan de Dieu, les Egyptiens et les Asiatiques est contestable et jette un discrédit sur le discours. Enfin, ce qui jette le discrédit sur tout ce qui précède, c'est le dernier argument : De petits esprits exagèrent l'injustice que l'on fait aux Africains ( ) = après avoir nié l'injustice, l'auteur reconnaît l'injustice pour la minimiser. L'enchaînement des propositions montre bien l'absurdité de l'ensemble du discours Absurdité des arguments (discrédit interne) Les propositions elles-mêmes reposent sur une logique absurde qui s'auto- détruit. [...]
[...] En effet, on ne note aucun mot de liaison entre les propositions : il n'y a aucune logique et aucune progression. Ainsi, les arguments sont mis ensemble pêle-mêle : extermination d'autres peuples, couleur de la peau des Noirs, puis des personnes extérieures, revendiquées pour mieux se justifier : Dieu, les peuples d'Asie, les Egyptiens. Ces extérieurs sont revendiqués comme des modèles de sagesse : Dieu, qui est un être très sage les Egyptiens les meilleurs philosophes du monde il y a donc un effet de parallélisme. [...]
[...] Plutôt que de présenter une multitude d'arguments fondés contre l'esclavage, Montesquieu préfère présenter une multitude de mauvais arguments pour l'esclavage. En quoi, dans ce texte, l'ironie est-elle un procédé au service de l'argumentation et de la persuasion ? Comment Montesquieu cherche-t-il à convaincre et persuader le lecteur de l'inhumanité de l'esclavage ? En quoi ce texte est- il un réquisitoire contre l'esclavage ? I. La posture du bon raciste : des arguments odieux pour l'esclavage L'ironie, c'est prétendre adopter un point de vue alors qu'on ne l'adopte pas. [...]
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