"L'érotisme", Georges Bataille

Résumé du document

Écrivain inclassable, pensée déroutante, paradoxale et plurielle, la lecture de l'érotisme de Georges Bataille sera ici, exposé ( de manière minimale). Bataille est un écrivain «maudit» typique, en effet, son écriture touche à la souillure et à la pourriture... Il aborde les thèmes de l'érotique et de la transgression dans leur rapport avec le mythe et le sacré.

La corrélation entre la vie et la mort, «la vie [étant] toujours un produit de la décomposition de la vie». Ce qui nous intéresse ici est de montrer comment l'auteur a pu expliquer l'érotisme en y incorporant l'image de ce qui est dans l'usage, son opposé, à savoir la mort, Aussi, nous mettrons en parallèle sa pensée avec Freud et Nietzsche dont il est l'héritier direct;

C'est en observant une corrida (à Madrid), dont il appréciait particulièrement le spectacle, que Georges Bataille développa les thématiques centrales de sa pensée : la mort et la sexualité. Il assistera à la mort de Manuel Granero, le torero ayant été transpercé par les les cornes du taureau qui s'acharna sur lui jusqu'à lui réduire le crâne en bouillie.

Extraits

[...] Il y a là un fantasme morbido-sexuel ( sujet traité dans l'Histoire de l'œil, 1926) . Il considère dès lors, la corrida comme un rituel, et pense la tauromachie comme un conflit de forces tout comme l'univers dans son ensemble. Bataille fera le parallèle entre Mithra et la corrida. Mithra est un Dieu indo-iranien lié à la tauroctonie , celle-ci est sans conteste la scène la plus représentée dans les sanctuaires du dieu, qu'il s'agisse de sculptures, de bas-reliefs ou de fresques. [...]

[...] Et, selon Freud, les pulsions sexuelles tendent à constituer des unités toujours plus grandes et à les maintenir. Les pulsions de vie - aussi désignées par le terme d'Éros, recouvrent non seulement les pulsions sexuelles proprement dites mais encore les pulsions d'auto-conservation. Elles tendent non seulement à conserver les unités vitales existantes, mais à constituer, à partir de celles-ci, des unités plus englobantes. La volonté de s'unir, de se perdre dans un tout, dans une totalité. C'est ainsi qu'il existerait, même au niveau cellulaire, une tendance " . [...]

[...] Et, c'est précisément là qu'il y a transgression ( des lois) qui autrefois s'exprimait par la fête, l'orgie furieuse ou le sacrifice. Seulement, la pensée judéo-chrétienne remplie d'abstinence et de pessimisme ( influence directe de Nietzsche que cette condamnation du christianisme) empêchera toutes ces expressions de la transgression. Dans le jeu transgressif intervient l'angoisse de la mort et celle de la sexualité, éléments qui sont précisément la marque de notre animalité et que l'homme aborde différemment. Aussi, ce n'est pas pour rien que Bataille forge le terme de petite mort pour désigner l'orgasme ; c'est une analogie qui s'explique par le fait que le moment orgasmique se traduit par une suspension provisoire du désir et du manque, tout comme la mort qui abolit toutes les tensions; et pourtant cette petite mort est bien un sentiment absolu de plénitude et de satisfaction. [...]

[...] Cette contradiction l'a amené à distinguer le principe de plaisir et le principe de Nirvâna. Le principe de Nirvâna est compris par Freud comme principe économique (quantité d'énergie considérée) de la réduction des tensions à zéro et qui " . serait entièrement au service des pulsions de mort". Précisément, c'est en cela que l'orgasme est une véritable petite mort . Le lien a souvent été fait entre les oeuvres de Bataille et celle de Sade , seulement l'érotisme de Sade ne lui ressemble en rien. [...]

[...] "L'érotisme", Georges Bataille Écrivain inclassable, pensée déroutante , paradoxale et plurielle, la lecture de l'érotisme de Georges Bataille sera ici, exposée ( de manière minimale). Bataille est un écrivain «maudit» typique, en effet, son écriture touche à la souillure et à la pourriture . Il aborde les thèmes de l'érotique et de la transgression dans leur rapport avec le mythe et le sacré. La corrélation entre la vie et la mort, vie [étant] toujours un produit de la décomposition de la vie». [...]