Erec et Enide, Chrétien de Troyes, vers 1419-1474, scène d'adieu, changement de vie, relation amoureuse, cour du roi Arthur, scène descriptive, séparation familiale, chevalerie, élévation sociale, mariage honorable, commentaire de texte
Ce passage se situe dans la première partie du roman. Erec vient de remporter la compétition de l'épervier, et de gagner la main d'Enide en lui offrant cet oiseau. Il s'apprête donc à repartir avec elle vers la cour du roi Arthur. Ce passage est dédié à leur départ et aux adieux entre Enide et sa famille. Cet extrait est émouvant puisqu'il symbolise la séparation entre Enide et ses parents. Enide passe du statut de fille à celui de dame et de femme. Nous nous demanderons en quoi ce passage est une scène d'adieu émouvante qui marque un changement de vie et de statut pour Enide et qui est représentative de l'avenir de sa relation avec Erec.
[...] Mes bien savoient neporquant que lor fille an tel leu aloit don granz enors lor avandroit. D'amor et de pitié ploroient que de lor fille departoient ; ne ploroient por altre chose : bien savoient qu'a la parclose an seroient il enoré. Au departir ont mout ploré ; plorant a Deu s'antrecomandent ; or s'an vont, que plus n'i atandent. Sur ce, tous se séparèrent, après avoir mené grande joie toute cette soirée. Le comte retourne à son hôtel, laissant Erec chez le vavasseur et promettant de lui faire escorte le lendemain matin, pour son départ. [...]
[...] Leur tout premier voyage ensemble marque le début de leur relation et de leurs aventures à deux. IV. Texte et traduction À tant se departirent tuit, Grant joie orent fait cele nuit. Li cuens a son ostel s'an vait, Erec chiés le vavasor lait, Et dit qu'il le convoiera Au matin, quant il s'en ira. Cele nuit ont tote dormie. Au main, quant l'aube est esclairie, Erec s'atorne de l'aler, Ses chevax commande enseler. Et sa bele amie s'esveille, Ele se lieve et aparoille. [...]
[...] Erec et Enide, vers 1419-1474 – Chrétien de Troyes (vers 1160-1664) – Une scène d'adieu marquant un changement de vie pour Enide et représentative de l'avenir de sa relation avec Erec Ce passage se situe dans la première partie du roman. Erec vient de remporter la compétition de l'épervier, et de gagner la main d'Enide en lui offrant cet oiseau. Il s'apprête donc à repartir avec elle vers la cour du roi Arthur. Ce passage est dédié à leur départ et aux adieux entre Enide et sa famille. [...]
[...] Pourtant après ce vers, les personnages sont toujours en préparation du départ et ils semblent faire tarder les adieux le plus possible. En effet c'est un moment très éprouvant pour les parents d'Enide qui doivent quitter leur fille (« plorer les fesoit la pitiez ( ) qu'ils avoient de lor enfant »). La séparation est annoncée à plusieurs reprises dans le passage à la suite du premier vers (« Erec s'atorne de l'aler » v 1427, « au departir »1442, « « au departir » v1457, « quant lors fille departoient » v1468, « au departir » 1472 et enfin « Or s'en vont » au dernier vers). [...]
[...] Puis il dit : « Dieu vous remercie » Ils avaient fait un long chemin; Le comte embrasse Erec enfin, Puis sa nièce; à Dieu les confie. Le père et la mère eux aussi, L'embrassent vite, sans mot dire : De pleurer n'ont pu se tenir. Pour le départ pleure la mère, La fille, ainsi que le père. Amour et Nature ont ces liens; Tendresse est telle pour les siens Qu'ils ne pouvaient se retenir De pleurer non plus que souffrir Tant ont d'amour pour leur enfant. [...]
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